Les répercussions de la nouvelle loi 40

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Collaboratrice : Nathalie Laurencelle

Je ne m’étais pas encore prononcé sur mon Facebook, je m’étais fait de silences car je voulais laisser le sentiment de trahison et la rage passer. Réagir à vif n’est jamais la solution, enfin pas pour moi.

Comme vous le savez, l’éducation pour moi c’est un peu comme l’encre d’une plume pour un écrivain.

Je me suis impliquée en éducation dès le premier jour où ma grande a fait son entrée au primaire, il y a de cela 18 ans.

Je suis parent bénévole depuis 18 belles années à la CSDM. J’ai eu plusieurs chapeaux : assistante-bibliothécaire, animatrice du conte, levées de fonds, création de comptoirs vestiaires, vice-présidente du Comité de parents, responsable des formations aux parents et j’ai siégé sur plusieurs comités institutionnels.

Au travers cela, j’ai accompagné des parents, rencontré des parents de d’autres comités de parents, créé des liens, manifesté, dénoncé, fait des sorties médiatiques pour l’éducation, sortie dans les journaux pour dénoncer des coupes de services, sortie aux nouvelles pour dénoncer des fermetures de classes, etc.

Pour ceux qui se réjouissent pour leurs comptes de taxes, suite à l’adoption de la loi 40,  je vous dis ceci : Savez-vous seulement à quoi sert la taxe scolaire?

Voilà à quoi elle sert cette taxe scolaire.  Elle sert à payer les rénovations et l’entretien, la conciergerie, le secrétariat, les directions, l’entretien des cours d’école, certaines sorties scolaires et parascolaires, ainsi qu’à établir l’indice de pauvreté qui sert, entre autres, au club du petit déjeuner et à offrir des repas chauds aux enfants démunis.

C’est ça qui va être coupé en coupant dans la taxe scolaire.

C’est joli critiquer, se réjouir, quand on s’abreuve de paroles insignifiantes versées dans une campagne politique, sans vous avoir donné les tenants et aboutissants, comme les répercussions sur les élèves et leurs milieux de vie et d’apprentissage.

Mais ça, Monsieur Legault se garde de vous le dire…

Mais là, je vous le dis…

C’est la joie qui nous attend!

Je ne sais même pas comment nous allons pouvoir continuer à siéger comme Comité consultatif représentant les élèves handicapés et/ou en difficultés d’adaptation et d’apprentissage (CCSEHDAA) au sein de ces nouvelles structures. J’y suis la vice-présidente à ma commission scolaire. Quel sera notre rôle? Comment pourrais-je encore défendre les parents et leurs enfants? Comment pourrons-nous donner notre avis sur des décisions pouvant leur porter préjudice?

Nous sommes dans le néant le plus complet!

Je vois ce que l’on fait à l’éducation et jamais l’enfant n’est placé au centre, au cœur des préoccupations. La structure et les guerres de clocher au détriment du plus important : l’élève et son accès à des services de qualité et à une éducation digne de ce nom!

L’expertise des enseignant.es, orthopédagogues et autres spécialistes qui gravitent autour de nos enfants, pourquoi ne vaut-il pas d’être entendu?

Mais quel ego démesuré le ministre de l’éducation a-t-il pour se permettre de croire qu’il a, à lui seul et en un si court délai de temps, les solutions à tout?

J’ai honte et je me demande à quoi me sert d’envoyer mes enfants à l’école si même le gouvernement n’en a rien à fouetter! L’important c’est d’avoir le dernier mot, non pas de trouver des solutions et de s’ouvrir les uns aux autres pour le meilleur de l’avenir de nos enfants, non!

J’ai deux garçons autistes qui entrent au secondaire en septembre, mais restons positifs! Oui peut-être, j’essaie, il le faut, il le faut bien pour les prochaines élections.

Nathalie Laurencelle, une mère impliquée

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