Mon petit cœur

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« Bonne nuit mon petit cœur! »… « Bonne nuit mon petit rond! » Il n’en faudrait pas plus pour que ma vie bascule, que mon univers ne se métamorphose et que plus tard, j’accoste sur l’île mystérieuse qu’on appelle Autisme.

Il devait avoir 2 ans, tout trognon, avec ses grands yeux bruns et un sérieux papale… Il avait été notre petit « césar », né par césarienne d’urgence (on vous fait grâce des détails), bébé au regard profond, au sommeil structuré et, plus tard, à la mémoire éléphantesque. Je savais dans mon cœur de maman, qu’il allait être spécial, unique… mais différent? Je le sentais, mais comme c’était mon premier rejeton, j’étais prête à croire tout spécialiste qui allait me démontrer sa « normalité »… Puis, lorsque les crises, l’anxiété et les particularités de comportement apparurent, j’ai mis cela sur la faute de la grossesse anxiogène, l’accouchement difficile, la gardienne peu chaleureuse et évidemment, il y a eu ma culpabilité, mon manque d’expérience… (Vous voyez ce que je veux dire).

Mais je le savais, au fond de moi, qu’il était différent.

Dix années se sont écoulées depuis notre première rencontre, notre embarquement dans les remous de la parentalité. Comme je le dis souvent à ma chère sœur-amie-confidente-conseillère pédagogique-entraîneuse-gardienne et maman de deux torvis blonds : « On n’est pas venu ici pour se reposer! » Mon chum, dans toute sa grande délicatesse, affirme pour sa part : « Je me reposerai quand je serai mort! » Peut-être est-ce pour cela que je fais la sieste dès que l’occasion se manifeste? Sans doute est-ce là ma façon de me mettre à off  pour refaire le plein d’énergie…

Tenir la barre familiale demande force mentale et endurance. De ne pas (trop) crier, se pardonner, continuer le voyage tout en gardant notre capacité à rire, s’émerveiller, tient parfois du miracle. Heureusement, cela existe et on en trouve à profusion dans toutes les familles. Ce miracle, c’est L’AMOUR.

Ah! oui, j’oubliais… Dans notre joli bateau s’est joint un petit matelot d’aujourd’hui 8 ans et une petite fleur rose de 6 ans. Il va sans dire que ce joyeux équipage apporte son lot de péripéties, mais je n’ai malheureusement pas assez de lignes pour vous en raconter davantage… Sur ce, à plus, car je vais m’étendre pendant que je le peux…

Maro

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