Nous vivons dans une société de plus en plus nombriliste et égocentrique où le « Me, myself and I » prédomine. Des valeurs telles que le respect, l’acceptation et l’altruisme sont malheureusement en voie d’extinction. Mes chers voisins en sont la preuve la plus flagrante!
Voilà maintenant près de 10 ans que je demeure à la même adresse. À l’époque, ma maison et celle de mes voisins étaient à vendre en même temps. Nous avons donc emménagé à quelques semaines d’intervalle. J’étais alors une jeune mère d’un premier enfant qui revenait en banlieue après un exil de quatre ans en région. J’avais conservé mon emploi en ville, et nous cherchions un quartier jeune afin d’élever notre fils et nos futurs enfants. Quatre années et deux autres enfants plus tard, le père et moi nous nous séparions et la guerre débuta entre mes voisins et… mes enfants!
Les enfants grandissant et étant ce qu’ils sont, soit des enfants, il leur arrive, comme à tout enfant qui se respecte, de jouer dehors! Il va de soi qu’aucun enfant ne s’amuse en silence, donc oui, ils peuvent être bruyants, comme n’importe quel autre enfant. Or, voyez-vous, mes voisins étant ce qu’ils sont, soit des êtres nombrilistes, égocentriques, ignorants et intolérants, chialent que mes enfants font trop de bruit! Plus d’une fois, ils ont appelé la police, mais voyant que celle-ci ne pouvait rien y faire, ils ont décidé de riposter : ils augmentent le volume de leur musique, mettent en marche leur aspirateur à feuilles pour couvrir le bruit ou encore, crient à mes enfants à travers la haie de cèdres d’arrêter de crier! On dénote ici leur grande maturité!
Mon fils étant ce qu’il est, soit un enfant vivant avec un trouble du spectre autistique, a souvent tendance à faire des crises. Et même si je fais tout mon possible pour éviter que celles-ci se déroulent à l’extérieur, ça l’arrive quand même! Or, la fois où la goutte a fait déborder le vase, j’ai dû moi-même faire appel à la police, car mes voisins avaient tenus des propos méprisants à l’égard de mon fils autiste. Suite à ces propos haineux et afin d’éviter que tout le quartier n’alerte la police à chaque crise de fiston, j’ai décidé de sensibiliser mon voisinage en distribuant une lettre pour expliquer son état. Lettre que j’ai d’ailleurs publiée et qui a vite fait le tour des réseaux sociaux.
Mais c’est à croire que mes chers voisins préfèrent l’ignorance et le mépris à la compréhension et au respect. Croyez-le ou non, le 4 septembre 2015 à 8h00 du matin, j’ai reçu la visite d’un huissier pour une mise en demeure! Une des raisons citées étant la « perte de jouissance suite au bruit causé par vos enfants une semaine sur deux depuis plusieurs années! »
Voilà le monde dans lequel nous vivons… Un monde dans lequel chacun croit que tout lui est dû, où le narcissisme est maître et roi… Un monde dans lequel l’ignorance et l’intolérance font place à la haine et au mépris…
Ce texte a été publié une première fois en octobre 2015 dans le défunt A&ME Webzine et a été repris sur ce site en avril 2016. Suite à ma réponse à la mise en demeure, j’en ai reçu une deuxième et la journaliste Rima Elkouri de La Presse s’est intéressée à mon histoire. Elle a publié l’article Le bruit des petits et la bêtise des grands le 29 septembre 2015. En ce 18 juin 2016, mon texte est toujours d’actualités car mes chers voisins continuent d’harceler tout le voisinage. J’ai donc décidé de partir une pétition exigeant leur déménagement immédiat! Si vous souhaitez m’appuyer dans ma démarche, n’hésitez pas à partager! Merci de votre soutien!
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