Ton anniversaire

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Pour moi, le jour de la naissance de Koko restera à tout jamais un jour de fête. Cette journée-là, c’était l’arrivée dans la vie de ce petit être tant désiré. Jamais je n’aurais pu imaginer ma vie sans enfant, alors oh que j’étais au summum du bonheur moi quand je l’ai enfin tenu dans mes bras! (Ok, en réalité, j’ai eu besoin d’un temps pour me remettre du choc de la douleur atroce d’un accouchement beaucoup, beaucoup (j’insiste) trop long, mais bon, ce que j’ai vite fait de retenir, c’est la béatitude ressentie au moment de faire sa connaissance).

Le 2 juin 2008, est la date où je suis passée de rien à mère et ça, ce n’est pas rien!

Tout ça pour dire que le 2 juin et bien c’est la fête! En fait, ça devrait l’être pour Koko, mais ça comme le reste, ce n’est pas si simple.

Fêter son anniversaire de naissance, c’est aussi avoir toute l’attention sur soi, c’est anticiper la joie d’avoir des cadeaux, un gâteau, des invités, devoir partager et voir son espace envahi. Donc, c’est tout un lot d’émotions, et c’est beaucoup trop pour mon Koko hypersensible et impulsif!

Au fil des années, j’ai dû m’adapter à lui au travers mes envies folles de lui offrir le meilleur pour rendre cette journée mémorable.

La socialisation pour mon p’tit homme est le plus grand défi! Des mois à l’avance, je l’ai vu penser à qui il allait inviter à sa fête, je l’ai vu faire des campagnes de séduction auprès d’élèves pour les attirer à l’événement, sans succès! On a dû redéfinir la signification de l’amitié pour en arriver finalement à la décision de ne plus inviter d’amis de l’école à son anniversaire.

Pour vous donner une idée, en maternelle, alors que la maison était bondée d’amis, c’est moi qui devais divertir les troupes (pendant que Koko, lui, boudait dans sa chambre) et qui devais rassurer les copains devant la désorganisation incompréhensible pour eux de Koko, qui lui, ne pouvait juste pas supporter le fait de ne pas être celui qui avait mis la queue du satané âne au bon endroit!

À ce moment-là, moi la mère, je n’avais pas pensé à ça qu’inclure des aspects de compétition dans la fête, aussi minimes que ce soit, pourrait virer au drame! J’ai osé prendre Koko à défaut devant ses amis en n’acceptant pas qu’il triche! Pas besoin de vous dire que la queue, c’est dans le front que j’ai failli me la faire épingler!

Bref, d’année en année, j’ai appris à mieux connaître mon fils et à lui offrir une fête à son image! Ainsi, cette année, Koko aura un simple souper de famille sans trop de fla fla où, j’espère, il pourra prendre le temps de profiter de chaque instant! Pour le côté plus ludique, je l’ai amené faire une activité privilège avec son plus fidèle ami : celui qui tolère et apprécie Koko avec sa différence, et ce, depuis 3 ans.

Donc moi, la super maman parfaite, j’ai fait garder Lolo, pour partir en ville payer un fun fou à mon Koko avec son ami! La journée a été tellement merveilleuse, que je n’ai pas pu m’empêcher de jouer le tout pour le tout! Sur le chemin du retour, on s’est arrêté au resto et en cachette, j’ai commandé un dessert à Koko, avec chandelles et TOUTES les serveuses du resto se sont présentées à notre table pour lui chanter bonne fête!

Vous l’avez vu venir le coup vous, n’est-ce pas?!?

Et oui, j’ai déclenché une bombe! Koko, sous le choc, a gueulé au travers du resto que ce n’était même pas sa fête! Il m’a reproché de ne pas l’avoir averti, a refusé de souffler les bougies, de manger le dessert, puis m’a reproché d’avoir gâché sa fête parce qu’il n’avait pas soufflé les bougies, donc perdu la chance de faire un vœu! Stupéfait mais solidaire, son ami n’a même pas touché un morceau du dessert! Bravo championne!

Là, je me suis souvenue que mon Koko est un être d’exception! Je me suis souvenue que le 2 juin était sa fête à lui et que lui, il n’a pas les mêmes besoins que moi! Moi je rougis quand on me chante bonne fête, je n’aime pas avoir l’attention sur moi, mais moi je joue le jeu, lui pas!

Je suis donc redevenue la mère de Koko, donc pas n’importe quelle mère! À force de ruses et de patience, j’ai réussi à récupérer le tout! Au fond de ma sacoche magique se trouvait un briquet, qui a rallumé la flamme dans les yeux de mon fils, qui a finalement accepté de souffler ses bougies, trois fois plutôt qu’une, sur un restant de biscuit géant que j’avais presque tout dévoré parce que moi, j’ai grignoté mes émotions, en jurant à mon fils de ne plus jamais le prendre par surprise!

Parce que pour Koko, surprise ne rime pas avec plaisir! C’est noté!

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Mère monoparentale de deux magnifiques tornades, menant de front le rôle de maman et papa (le géniteur des dites tornades ne s’investissant pas suffisamment pour porter le titre de Père)! Travailleuse sociale dévouée et rigoureuse œuvrant au sein de familles en difficulté depuis plus de 15 ans, qui dans le chaos organisé d’une vie familiale et professionnelle exigeante, cherche aussi à vivre une vie de femme, quand (ou si !?!) le temps le permet! Déterminée, fonceuse et impulsive parfois (moins souvent maintenant)! Farouche protectrice de sa marmaille, bouclier entre le monde et deux garçons intenses, excessifs, grouillants, surprenants et oh! combien vifs d’esprit, sensibles et gratifiants! Nouvellement passionnée pour l’écriture, qui souhaitons-le rejoindra ceux qui ont aussi une vie différente …