S’arrêter pour avancer

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J’avais envie de vous partager une expérience familiale super valorisante et un peu cul-cul. Je veux vous parler du moment famille. Hé oui! Pas celui qui arrive dans la routine, mais bien celui qu’on ajoute dans la routine.

Il y a un peu plus d’un mois, j’ai reçu un mémo de l’école. Tsunami, commençant sa première année, éprouvait des difficultés à la lecture. En prévention, elle verrait l’orthopédagogue. Je n’étais pas vraiment surprise. Je lui faisais faire ses lectures et moi-même, je voyais un petit quelque chose. C’était malgré tout une première pour moi considérant que mes deux grands n’ont jamais eu besoin de soutien dans rien. Après un moment de panique, je l’avoue, j’ai eu une jasette avec l’orthopédagogue. Et là, elle m’a parlé de l’importance d’un modèle, que Tsunami voulait vraiment lire, mais qu’elle se décourageait ne voyant pas de résultat. Ah ben citron…

Ben oui, voilà comment est né le moment familial obligatoire. Puisque Tsunami entretient une relation houleuse avec son amoureux imaginaire Harry Potter (des fois, il lui dit qu’ils ne pourront jamais être ensemble parce qu’il aime Ginny et d’autres fois, il lui dit qu’il est juste dans un film… ah le rabat joie), j’ai eu un flash. Nous avons donc instauré le moment lecture. Quand les tempêtes ont terminé leur vaisselle et pendant qu’ils prennent leur collation, Petit Mari ou moi ou parfois l’un d’eux, nous lisons un chapitre de Harry Potter. Un chapitre par soir. Quand nous avons terminé un livre, nous écoutons le film et l’arrêtons sans cesse pour discuter des différences. Au début, il a un peu fallu nous botter les fesses pour tenir notre résolution. Maintenant, ils attendent ce moment. Les soirs où ce n’est pas possible, ils sont déçus.

Wow… On a fait ça nous. On a donné envie à nos tempêtes de passer du temps de qualité avec nous. On a décidé d’être proactif dans la scolarité de notre belle cocotte. On a choisi d’agir par la bande au lieu de lui faire sentir qu’il y avait quelque chose qui clochait.

Imaginez notre fierté quand au bulletin, on nous a dit que notre Tsunami avait rattrapé son retard et même qu’elle avait une coche d’avance. Elle avait appris à lire au lieu de décortiquer des syllabes. Elle réagissait à ce qu’elle lisait. En trois semaines, la différence a été tellement flagrante que la professeure voulait notre truc. Ce n’était pas bien bien sorcier (ha! ha! ha! comme Harry Potter), nous avons agi en parents. Nous avons agi. Au lieu d’attendre que l’école prenne en main cette difficulté, nous avons pris nos responsabilités.

Parfois, comme parents, nous avons l’impression d’être au bout de nos ressources, de notre savoir… On a le sentiment que les spécialistes sont là pour trouver des solutions dans leur grand livre du développement de l’enfant. On se sent poche ou désœuvré face à leurs difficultés et facilement, on permet au système de faire sentir à notre enfant qu’il est inadéquat ou pas au niveau. Pourtant, c’est dans notre regard et dans son cœur que notre rejeton se reconnait dans ses capacités et dans ses victoires. Quand Tsunami réussit à lire une formule magique dans le livre de Harry Potter, elle ne le sait pas qu’elle gagne en confiance pour toutes ses lectures scolaires. C’est nous qui lui faisons remarquer par la suite et elle est d’autant plus fière que ce soit nos yeux à nous qui lui remémorent sa capacité.

Au final, j’ai un petit conseil. Prenez le temps avec vos cocos. Au-delà des diagnostics et des recommandations, amusez-vous à vous laisser surprendre. Voyez grand pour eux dans vos solutions. Pour apprendre à faire des F en lettre cursive, Tsunami s’est pratiqué pendant trois jours dans la buée du miroir de la salle de bain. Ouin pis… Elle y arrive. Elle prend plaisir à le faire. Et de lui dire quand c’est difficile : « Veux-tu aller prendre une bonne douche pour faire tes mots de vocabulaire? », c’est beaucoup plus drôle que de pogner les nerfs et de me décourager. Au pire, elle n’a pas fait ses devoirs, mais elle est nette, nette, nette… hi! hi!

Alors choisissez votre moment famille, votre mission de proactif. Sans télé, sans cellulaire, sans écran et laissez vos petits vous montrer leur plus beau.

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Maman TDAH de trois tempêtes; Tornade 11 ans (TDAH avec impulsivité et trouble anxieux), Ouragan 9 ans (TDAH) et Tsunami 6 ans (trop jeune pour un diagnostic), je suis la douce moitié de mon petit mari (TDAH). À cela s'ajoute une grande sœur au pays des nuages que nous appelons affectueusement Coccinelle. Éducatrice en pouponnière ainsi qu'anciennement auteure de livre jeunesse, je me considère comme une sage dans l'art de la patience infinie...