On m’avait dit que ce serait pour le mieux, pour ton bien. Qu’il n’y avait pas d’autres possibilités, que c’était la seule option pour te réhabiliter. Que ça ne prendrait qu’un certain temps. Mais voilà qu’aujourd’hui, on parle de trois mois à un an. J’ai peine à imaginer un an sans toi, un an là-bas…
Malgré tout, tu sembles bien t’adapter à ce nouvel environnement. Alors que tu me téléphonais tous les soirs, voilà que tu m’appelles une fois par semaine, deux, tout au plus… Tu peux sortir pour le weekend, mais à ton retour là-bas, tu n’es pas plus malheureux et c’est tant mieux.
Tu y apprends les règles de vie, à vivre en harmonie. Tu y apprends le contrôle de soi, à gérer ces impulsions qui sont plus fortes que toi. Tu y apprends à maîtriser ton anxiété, tes sautes d’humeur, tes crises et tes comportements inappropriés. Tu y apprends à respecter l’autorité.
Lorsque tu seras enfin prêt, que tu auras assimilé toutes ces notions, tu pourras progressivement revenir à la maison. Tes sœurs et moi, nous serons alors mieux outillées pour affronter ta réalité. Pour t’offrir un cadre plus structuré.
En attendant, sache qu’il ne se passe pas une seule journée sans que je ne pense à toi. Tu es constamment dans mes pensées. Même si je trouve le temps long, très long sans toi, je dois profiter de ce répit pour m’occuper de tes deux jeunes sœurs qui sont trop souvent mises de côtés, dû à tes particularités.
En attendant, je dois profiter de chaque instant pour me ressourcer, pour prendre soin de moi, pour me retrouver. En tant que mère, en tant qu’enseignante, en tant que femme.
En attendant, je dois me préparer à ton retour afin d’être plus forte la prochaine fois, afin que cette fois, tu demeures avec nous pour de bon.
Sache que je t’aime plus que tout mon grand garçon…