L’autisme ne prend pas de vacances…

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Nous sommes en vacances toute la famille. Période espérée et attendue toute l’année,  tellement, qu’on dirait que le temps est suspendu. Je profite de ces petits matins qui s’étirent avec les câlins que mon grand bébé de 4 ans me donne, puisqu’il est venu me rejoindre dans mon lit. On déjeune en pensant à cette belle journée ensoleillée que nous avons devant nous. On fait les petits bagages et nous préparons à aller à la plage profiter de la douceur des vagues et des éclats de rire des enfants.  Tout est parfait : l’eau, le soleil, le plaisir et l’amour sont au rendez-vous. Je chéris ce moment comme un vrai trésor. Comme si la vie m’offrait des perles de bonheur qu’elle avait réservées pour moi tout au long de l’année. J’arrive alors à oublier et à relaxer.

Soudain, de façon aussi soudaine qu’impromptue, mon garçon se désorganise pour une broutille. L’autisme nous avait laissé un petit moment de calme, mais nous attendait drôlement dans le détour. Ses cris plus stridents qu’un réveille-matin me fendent le cœur et raisonnent dans ma tête me rappelant rapidement qu’il n’y a pas de vacances pour le trouble du spectre de l’autisme. Il revêt parfois des habits plus discrets, mais il est toujours là à nous attendre pour nous surprendre dans un moment imprévu. Bien sûr, je suis déçue que ce moment parfait soit teinté de cette difficulté. Je suis triste de penser que désormais nos souvenirs de famille seront assombris par ces événements parfois imprévisibles. Je suis partagée entre la rage d’avoir à vivre cela et le désir d’accueillir mon fils tel qu’il est dans nos vies, avec ces petits moments imparfaits.

Les vacances me permettent finalement de rester un peu plus zen. Nous accueillons la crise, le plus simplement du monde en essayant de la comprendre. Nous la gérons, toujours dans l’amour et l’ouverture. Puis, nous continuons à vaquer à notre occupation des vacances : profiter du moment présent.

C’est vrai que l’autisme ne prends jamais de vacances, mais moi, oui. Je vais essayer très fort de maintenant prendre ma retraite de la rage, de la culpabilité et de la peur. Vive les vacances!

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Enseignante au primaire depuis 11 ans, j’ai la chance d’être maman de deux beaux enfants. Ma grande fille de 8 ans a reçu un diagnostic de TDAH à l’âge de quatre ans. Avec sa folie et son énergie, elle nous fait vivre des montagnes russes d’émotions. Mon garçon de 4 ans a un TSA. Malgré cette différence, il charme tout son entourage. En équipe avec mon mari, j’arrive maintenant à vivre pleinement la vie un jour à la fois, et ce, au travers les hauts et les bas du quotidien. Écrire me permet maintenant de partager mon expérience de vie, mes questionnements, mes doutes mais aussi tout mon amour pour les enfants.