Cela fait des mois que je vis dans l’attente pour fiston. L’attente de services, l’attente de solutions. Des mois à attendre de savoir ce que son avenir lui réserve. Impuissante face à cette situation. Quand aurons-nous enfin des réponses à nos questions?
L’attente. Ce sentiment d’impuissance qui te ronge, hors de ton contrôle. Cette attente interminable de ne pas savoir, qui te tue à petit feu. Le doute, la peur, l’angoisse qui s’emparent de tout ton être. Cette boule qui se forme au creux de ta poitrine et que tu voudrais vomir tellement elle te brûle de l’intérieur. Qu’arrivera-t-il de lui, de son avenir? Quand saura-t-on? Personne pour répondre à tes questions, personne pour t’apporter une solution. Juste cette attente qui ne finit plus de finir.
Tu n’en peux plus d’attendre. Tu as épuisé le peu de force qu’il te restait pour mener le combat. Tu baisses les bras et tu attends. Tu attends cette seule option qui s’offre à toi, celle d’envoyer ton enfant en évaluation. Ton enfant qui doit être scolarisé et pris en charge durant la journée. Car tu ne peux plus prendre congé et tu ne trouves personne pour s’occuper de lui à la maison.
Les jours, les semaines, les mois passent et tu attends toujours. En faisant ce que tu peux pour continuer d’avancer dans ce tourbillon. En te creusant les méninges pour chercher d’autres solutions. Tu t’imagines tous les scénarios possibles, mais tu ne vois rien d’autre à l’horizon. Toutes les portes sont fermées. Tu te diriges lentement vers cette unique option : envoyer ton enfant en centre fermé.
Ton cœur refuse cette solution, tu te sens prise dans ce choix imposé. Mais ta tête te ramène à la raison, tu ne peux plus continuer. Tu as d’autres obligations, le travail, la maison à payer. Et ses deux jeunes sœurs à t’occuper qui demandent aussi ton attention.
Tu as le l’impression d’abandonner ton enfant. Saura-t-il te pardonner?