Maman, on est tous fuckés!

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J’ai toujours tellement voulu des enfants…. J’aurais été la candidate parfaite du temps de mes grand-mères pour avoir une grande table entourée d’enfants! Pas tellement à la une en 2017 effectivement. J’en ai quatre puis je me fais souvent passer la remarque : « Je te lève mon chapeau! » Quand ils finissent par savoir que je gère quotidiennement AUTISME, TDAH, DYSPRAXIE ET ANXIÉTÉ, plusieurs tombent sans connaissance… Comme si c’était l’apocalypse!

Une maman dévouée, une vraie maman ours qui ne veut que le bonheur et le bien-être de ses enfants… Oui c’est moi ça! Bien ancrée dans le chemin ALERTE, chaque fois que quelque chose cloche, je creuse à en connaître la raison. Par contre, quand il s’agit de l’état de MON enfant, ça vient me chercher en maudit. Souvent on me dit que je dois être fatiguée, épuisée et à boutte. Ce qui me fatigue le plus je dirais, c’est de ne pas savoir ce que mon enfant a, de ne pas savoir comment je pourrais l’aider à développer son PLEIN potentiel… Vous me voyez venir? Oui, c’est ça, le fameux DIAGNOSTIC qui confirme le DOUTE! Le doute qui m’a parcouru bien trop souvent depuis que je suis maman. Tes enfants, tu les veux PARFAITS… Devoir confronter la réalité qui te dit que quelque chose ne va pas, bin tu la veux pas!

C’est un peu bizarre la façon que ça s’est passé pour moi. D’abord ça a commencé avec la certitude que le petit troisième pourrait être DIFFÉRENT. Bang, diagnostic : AUTISME/DYSPRAXIE. Puis les jours passèrent, la plus vieille passa par des routes qui lui paraissaient insurmontables… Tout était devenu trop inaccessible, trop infranchissable : ANXIÉTÉ!!! La petite dernière maintenant… Bien que je la trouvais plus que parfaite, comme tous mes enfants, a elle aussi réveillé des doutes auxquels j’aurais aimé tourner le dos. DYSPHASIE/hypothèse d’AUTISME. Puis, pour couronner le tout, mon grand… Depuis le dernier cycle de son primaire qu’on le disait brillant, mais possédant un comportement difficile. C’est un garçon, c’est le changement du pré-ado, etc. C’est ce qui me réconfortait quand je pensais que lui aussi pouvait avoir sa petite imperfection. TDAH awaye donc toi!!! Bienvenue à la maison! Allô, il y en a d’autres???

Je me vois encore rigoler avec mes deux grands amours… Nous discutions des diagnostics de la famille, de la médication… De tout et de rien aussi. Voilà qu’un de mes grands pousse d’un ton moqueur : « MAMAN, ON EST TOUS FUCKÉS!! » Rassurez-vous, on a rigolé un bon coup… Mais reste que mon p’tit bout de cœur bien enfoui avait mal en mausus!

Comment faire le ménage et mettre de l’ordre dans tout ça afin que ça se passe bien? Vous ne serez pas sans douter que moi, la madame qui n’aime pas les médicaments et qui n’aime pas s’y soumettre, a pris son trou devant tout ça, hein?

J’ai toujours été pas mal anti-médicaments d’aussi loin que je me souvienne. Le réflexe d’essayer des solutions plus naturelles avant d’en arriver à la petite Tylenol a toujours fait partie de moi.

Quand tu as les deux pieds bien ancrés dans ta dalle de béton pis que tu n’avances plus, tu dois te rendre à l’évidence… Quand ta progéniture te le dis que ça va moins bien, que c’est difficile de se concentrer, quand tout est une montagne, quand se gérer devient mission impossible… Et bien tu descends de ton mode anti-pilule assez vite.

C’est à la limite de l’insupportable de choisir de médicamenter son enfant. Ça toujours été moi qui me suis occupée des multiples rendez-vous des enfants. C’est donc moi qui me suis tenue debout devant le médecin pour me faire dire que nous en étions rendus là… La MÉDICATION. Quelle lourdeur pour mes épaules.

Aujourd’hui, je commence tout juste à réaliser que j’ai sans doute (je dis sans doute car j’aurai toujours ce petit doute), pris une bonne décision. Comment puis-je dire ça?

Mes grands m’ont demandé de l’aide, ils m’ont verbalisé leurs soucis, il se sont ouverts à moi… Et moi bien j’ai été là pour eux, j’ai été à l’écoute, je n’ai pas fermé les yeux. Je trouve ça difficile oui, parfois j’ai même le goût de baisser les bras, mais je ne peux pas. C’est un réconfort pour mes enfants de savoir que quelqu’un tient le fort comme on dit… Que quelqu’un se soucie de leur bien-être.

Ce qui fait que TOI qui es bien présent dans la vie de MES enfants pis qui m’as poussé ta petite remarque : « Bon, ils vont le droguer!! » TOI qui dis être là, mais qu’en fait, ne l’es pas réellement pis qui me bombardes de commentaires d’effets secondaires, de doutes de diagnostic, etc. Toi qui ne vois rien par manque de présence et qui nies qu’il y a quelque chose qui ne va pas… Et bien n’aie crainte à quel point tes commentaires me ramassent et me détruisent!!! Je me sens assez COUPABLE de même d’avoir été seule dans ce maudit bureau de médecin à prendre la nouvelle… Tu n’as pas été là toi!! Cesse de vouloir reluire, cesse de me rentrer dedans. Je ne demande pas de fleur ni même d’admiration, mais maudit, un peu de lumière pour éclairer le côté noir qui te plane au-dessus de la tête afin que tu puisses réaliser le chemin dégoûtant que j’ai emprunté.

Soyez sans soucis, mes enfants, j’en prends plus que bien soin, JAMAIS je ne laisserai un seul morceau de leur existence s’enfouir. Jamais je ne laisserai un effet secondaire prendre le dessus. Je ferai tout pour qu’ils trouvent du bien dans tout ça. J’ai été à l’écoute de leurs besoins et je le resterai toujours!

Nous arrivons à en rigoler par moment maintenant… Nous arrivons aussi à en tirer des bienfaits.

TOUS FUCKÉS? Non jamais!!! Juste plus que parfaits chacun à votre façon!

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Je suis maman de 4 magnifiques enfants. J’ai dû mettre ma carrière en veille afin de m’occuper à temps plein de ma belle tribu. Mes journées bien remplies, mes rendez-vous entre plusieurs spécialistes pour les soins de mes enfants me gardent sans aucun doute, sur la route des défis. Mon quotidien me permet de vivre dans différentes facettes de la différence. Alimenter par un amour immense pour mes enfants, c’est avec force et détermination que j’affronte les hauts et les bas de l’autisme, le TDAH, la dyspraxie, les TACS et le trouble de langage... On se demande parfois si je collectionne les diagnostics hahaha! Je partagerai des moments de mon quotidien avec vous qui vous feront rire aux éclats, réfléchir, voir encore même verser quelques larmes, quoi qu’il en soit, je m’ouvrirai à vous comme si je parlais dans l’oreille d’une grande amie. Écrire pour moi est une grande évasion à laquelle j’accorde une grande importance. J’immortalise de cette façon, mes hauts et mes bas qui deviennent de beaux souvenirs inestimables. Ne m’appelez pas la courageuse, mais plutôt celle qui a un amour inconditionnel pour ses enfants.