Non, malheureusement, je ne fais pas partie des standards de la société. Je suis maman à la maison, même si ça peut paraître tellement un choix nul de nos jours. N’allez pas croire, comme la plupart, que je me la coule douce… Bien plus souvent qu’autrement, 24 heures dans une journée ne me suffisent pas. J’élève mes enfants différents, je cours les rendez-vous et j’ai mis ma carrière de côté.
Ma pelouse n’est pas la plus verte et n’est pas coupée comme le ferait si bien le voisin ou la personne si minutieuse. Je ne traite pas ma pelouse avec les produits chimiques afin d’avoir la plus verte qui soit… Après tout, ça me changerait quoi? Mes enfants se roulent dessus et en mangent presque… Elle est plus naturelle ainsi.
Je n’ai pas la maison la plus ordonnée, la plus impeccable non plus, où trouverais-je le temps pour tout ça? Une femme de ménage me direz-vous? Comment pourrais-je la payer? Un seul salaire et des services au privé à raison de 100$/heure m’en privent.
Ne venez pas me critiquer si j’ai omis de mettre ma poubelle à la rue alors que pour vous, c’est si facile d’y penser… Ne venez pas me critiquer si mes placards ne sont pas rangés comme vous le feriez, ne venez pas me pointer du doigt si je ne cours pas les spéciaux, ne venez pas me critiquer si mon désordre vous dérange, ne venez pas me critiquer si après autant de temps, je n’ai toujours pas réparer ce truc… Je suis dépassée, fatiguée et à bout de souffle juste de penser à tout.
J’ai dû mettre de côté l’idée d’avoir le plus beau terrain, j’ai oublié l’idée d’avoir la maison la plus propre, la plus ordonnée car de toute façon, je ne pouvais plus y arriver. J’ai laissé de côté l’idée d’avoir les repas les plus variés, car ici, c’est toujours trois repas différents par jour… Il me reste de l’énergie pour le « fla fla » vous croyez? J’ai abandonné l’idée d’avoir une maison silencieuse et sans crises. Je me suis permise de pleurer quand ça ne va plus. Je me suis faite à l’idée que les services gratuits au public n’arriveront peut-être jamais. Je me suis mise devant l’évidence que mon compte de banque ne sera jamais bien garni tellement les services au privé me coûtent la totale.
Le luxe, je ne peux plus me le permettre. Je ne peux plus suivre les standards de la société. Les répits, je n’y pense plus. Le mot COUPURE fait maintenant partie de notre réalité.
L’avenir de mes enfants m’angoisse… Je dois malgré tout faire tout en mon possible pour leur assurer ce qu’il y a de mieux.
Essoufflée, fatiguée, épuisée et impuissante, je ne fais pas partie des standards de la société. Je ne fais pas partie de l’humain PARFAIT mais bien de la maman qui vit avec la différence.
Hors standard oui… Différents oui…
Mais dans tout ça, nous avons appris à vivre le moment présent et à apprécier les petits bonheurs de la VIE.