J’ai été absente quelque temps des réseaux sociaux, mais j’avais toujours un œil furtif sur ce qui se passait. J’ai remarqué un article qui faisait jaser et je me suis posé la question : Qu’est-ce que nous devons être ou ne pas être pour être conforme pour notre société qui demande la perfection sans la maladie, sans diagnostic, sans obésité ni anorexie, sans tache, sans défaut? Et j’en passe…
Nous voulons à tout prix la belle vie, l’argent, la minceur même après les enfants, le super boulot, le super chum avec des abdos à en faire baver plus d’une, les supers enfants tranquilles qui ne bougent pas et qui ne sont que des bibelots, les beaux-parents idéaux, les amis super qui nous invitent toutes les fins de semaine pour un BBQ , la super maison à 3 étages avec femme de ménage car dans une vie idéale, on ne fait pas de ménage, la perfection… Et puis quoi encore?
À ma troisième grossesse, ma fille avait une chance sur 125 d’être trisomique. J’ai dû attendre cinq semaines pour savoir si elle était correct ou non. Me faire demander, si le test était positif, on la garde ou on l’avorte? Peu importe la décision que j’aurais prise, si elle avait été trisomique, j’aurais eu les jugements des autres. Alors je retourne à ma question : Être ou ne pas être parfait?
Pouvons-nous seulement être heureux d’être en vie? Être bien dans notre peau? Avoir des enfants qui crient et se salissent, mais avec un sourire à faire craquer les cœurs les plus durs? Aimer le chocolat à en faire une indigestion? Aimer manger un McDo, même si c’est 2 minutes dans nos mains mais 10 ans sur nos fesses? Aimer rire même si on rit mal et que ça fait apparaître des rides autours de nos yeux? Aimer une personne différente non pas parce qu’elle est différente, mais seulement parce que c’est tout simplement « ELLE » avec son TDA/H, TSA, DYS, etc?
Je vis avec le TDA/H, TSA, dyslexie/dysorthographie de mes enfants et de mon mari. Et même si l’acceptation a été difficile, je les aime comme ils sont. Sans flafla ni jugement. L’AMOUR tout simplement. Je travaille fort avec eux pour l’acceptation de leurs conditions et pour qu’ils soient à l’aise dans notre société, mais ne pas accepter leur diagnostic, c’est comme ne pas les accepter du tout car ça fait partie d’eux.
Petite anecdote juste comme ça en passant… Au salon funéraire pour le service de ma tante décédée d’un cancer du cerveau le 8 janvier dernier, un oncle, que je n’avais pas vu depuis presque 20 ans, me regarde et me dit : « Tu es donc bin rendu grosse et grande!!! La dernière fois que je t’ai vue, tu étais toute petite dans tous les sens. » Et moi de lui répondre du tac au tac : « Ouin! Mais aujourd’hui à la grosseur que je suis rendue, si je m’assois sur toi, tu vas étouffer d’aplomb, qu’est-ce que tu en penses? » Manière polie de dire « T’as perdu une belle occasion de te taire » mais tout ça avec le sourire. J’ai décidé d’être moi et juste moi et très à l’aise avec mon moi-même.
J’ai décidé d’aimer les gens comme ils sont. D’accepter leur personnalité et leurs diagnostics s’ils en ont. Mes enfants sont beaux dans leurs différences et notre combat nous rend plus forts. Et l’amour est plus fort que tout.
Alors? Être ou ne pas être parfait?
