Cette force que je ne me connaissais pas

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Collaboratrice : Mélanie Versaevel

À vrai dire, je ne sais pas vraiment par où commencer…

Je me suis battue plusieurs années pour pouvoir diagnostiquer mon fils, cela aura finalement pris 5 ans.

Cinq longues années où j’ai dû effectuer des recherches par moi-même, grâce à Internet (oui je sais je ne devrais pas…) et pourtant! J’ai l’impression d’en connaître bien plus que certains « professionnels ».

C’est finalement sur Paris que nous avons dû se rendre pour pouvoir bénéficier d’un véritable bilan, effectué par de vrais professionnels. Et finalement, le verdict tombe, non seulement notre fils est bien autiste (modéré) mais il est également TDAH, pour le coup, c’est double peine…

Des tests génétiques sont encore en cours actuellement… Mais à priori oui, il y aurait une cause génétique.

D’ailleurs, suspicion de TDAH également chez sa petite sœur (7 ans et demi), dont un bilan est en cours.

Comment décrire notre quotidien aujourd’hui? Et bien, j’ai l’impression que l’on revient de très loin. J’ai l’impression de mener ce combat depuis 20 ans et pourtant, cela ne fait que 5 ans! Et déjà tant d’épuisement. Mais les progrès sont considérables, même si aujourd’hui, quand on a le bonheur de remporter une bataille, une autre arrive. C’est pour ne pas baisser la garde, c’est ce que je me dis.

On me répète sans cesse que je suis une battante, que je suis ultra courageuse et je ne supporte pas de l’entendre. En quoi suis-je courageuse? S’il y a quelqu’un de courageux dans ce combat, c’est bien lui non? C’est lui qui bataille depuis son plus jeune âge! Pas moi! Je l’ai mis au monde, j’ai choisi de le créer, de le faire vivre, il n’a rien demandé lui et en plus, c’est génétique, même si ce n’est pas de notre faute, nous sommes en quelque sorte responsables! Donc le minimum que je puisse faire, c’est tout faire justement! Seul, il n’y arriverait pas (bien que ce soit lui qui bataille chaque jour, sans rien lâcher), il a besoin que l’on mène la bataille, qu’on le guide, afin qu’aujourd’hui et plus tard, il soit le plus heureux possible. Donc finalement, on ne fait rien de plus que n’importe quel autre parent… Nous le faisons simplement différemment!

Je n’ai pas envie de me plaindre, car nous sommes malgré tout une famille heureuse. Je pense que tout ça n’a fait que nous souder encore plus. L’amour de notre famille est décuplé, même si parfois, on a envie de tout lâcher, de craquer, d’abandonner. Je ne peux m’empêcher de me dire que rien n’arrive par hasard.

Et puis, je me considère chanceuse, il est verbal, il communique, il est de plus en plus autonome, il est intelligent, passionnant et m’en apprend chaque jour un peu plus sur lui, sur nous, sur cette pathologie qui le rend si particulier. Il est tellement différent, mais cette façon qu’il a de voir le monde, d’aimer les gens, peu importe ce qu’ils sont et si c’était la bonne façon finalement?

Il est généreux, gentil, tolérant, sans le moindre jugement.

À vouloir les formater pour les faire entrer dans des cases, si c’était nous qui nous adaptions à eux? Ce serait tellement enrichissant!!!

Si tout le monde voyait les choses aussi simplement que lui, je suis persuadée qu’on serait beaucoup plus heureux. Beaucoup de gens pensent que l’autisme réduit une personne, ne retiennent finalement que le mot « handicap ». Mais c’est tellement bien plus que ça.

Ils sont simplement « EXTRA-ORDINAIRES ».

Il est EXTRA-ORDINAIRE.

Il est mon plus beau combat.

À toi mon fils, que j’aime plus que tout.

Mélanie Versaevel 

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