Ode à la culpabilité

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Lorsqu’une épreuve nous touche, nous traversons tous une étape inévitable : la culpabilité. En plus, on dirait bien que la maternité décuple celle-ci. Je dois l’avouer, j’y ai été à fond dans les pensées culpabilisatrices lors de l’annonce du diagnostic de TSA de mon garçon. Je m’en suis rendue malade et j’ai dû demander de l’aide professionnelle pour m’en sortir.

Comme il n’y a rien de mieux que de crever l’abcès pour faire guérir les vieilles blessures de guerre, je vous partage ici le top 10 de mes pensées culpabilisatrices qui m’ont hantées lorsque j’ai su pour mon fils. Bien sûr, en les lisant, vous trouverez peut-être qu’elles ne sont pas rationnelles, vous trouverez peut-être que j’y suis allée fort, vous trouverez peut-être que je vous ressemble, vous vous sentirez peut-être moins seules ou vous vous  réconforterez peut-être sur votre santé mentale. Quoiqu’il en soit, je vous invite à les lire avec le cœur ouvert. Elles vous aideront peut-être à traverser cette étape si vous êtes dans la même situation que moi ou elles vous aideront peut-être à mieux comprendre les pensées secrètes d’un proche qui vit cette situation.

  1. Je m’excuse chéri de ne pas t’avoir offert le fils parfait dont tu rêvais. Celui qui aurait pu être une vedette sportive de son école ou un président de compagnie.
  2. Je m’excuse ma fille de ne pas t’avoir donné un frère neurotypique. Celui avec qui tu aurais pu partager tes joies et tes peines.
  3. Je m’excuse chers grands-parents de vous avoir donné beaucoup d’inquiétudes, tant par mon désarroi que par ce précipice dans lequel nous jette l’autisme.
  4. Je m’excuse chers frères et sœurs de vous avoir immiscé un doute sur notre génétique.
  5. Je m’excuse mon fils de ne pas t’avoir offert la vie parfaite et facile que tu méritais tant.
  6. Honte à moi de ne pas avoir pris de vitamines de grossesse, d’avoir mangé du fast-food et d’avoir été sédentaire.
  7. Honte à moi d’avoir eu peur de mettre au monde un garçon autiste, d’avoir eu ces pensées-là enceinte et d’avoir maintenant la profonde conviction que j’ai peut-être attiré cette chose dans ta vie, dans ton développement neurologique.
  8. Honte à moi qui aie parfois eu besoin de justifier ou de cacher tes difficultés aux étrangers.
  9. Honte à moi qui me suis éloignée de toi le temps que j’accepte ta différence.
  10. Honte à moi qui aie souhaité que tu sois maintenant différent de ce que tu es. Que tu sois à l’image que j’avais de toi.

Heureusement, aujourd’hui je suis presque guérie de ces sempiternelles idées honteuses. Mais, si celles-ci vous empêchent de dormir la nuit, n’hésitez pas à demander de l’aide. Ça fait tellement de bien d’en parler!

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Enseignante au primaire depuis 11 ans, j’ai la chance d’être maman de deux beaux enfants. Ma grande fille de 8 ans a reçu un diagnostic de TDAH à l’âge de quatre ans. Avec sa folie et son énergie, elle nous fait vivre des montagnes russes d’émotions. Mon garçon de 4 ans a un TSA. Malgré cette différence, il charme tout son entourage. En équipe avec mon mari, j’arrive maintenant à vivre pleinement la vie un jour à la fois, et ce, au travers les hauts et les bas du quotidien. Écrire me permet maintenant de partager mon expérience de vie, mes questionnements, mes doutes mais aussi tout mon amour pour les enfants.