Je suis maman d’un enfant différent, mais je suis également l’enseignante de dix trésors à besoins particuliers. Et dans tout le brouhaha quotidien qu’est ma vie ces temps-ci, mon « travail », mes élèves, sont ma bouée de sauvetage.
J’adore ma job! Le matin, une fois mon premier café englouti et la folie matinale avec mes trois monstres gérée, j’ai hâte de rejoindre ma gang! Je peux enfin aller relaxer au travail. Le 20 minutes de trajet me permet de faire le switch de maman à enseignante. J’arrive donc en classe, la plupart du temps, en laissant mes soucis dans ma voiture!
Même si chaque journée se ressemble, chacune est unique. C’est ce que j’aime de travailler avec des êtres humains! Malgré une certaine routine, chaque jour est différent. Pour la période avant les fêtes, j’ai donné congé de dictées et décidé de profiter de cette plage horaire pour créer un conte de Noël collectif avec mes élèves. Comme l’écriture est souvent ardue pour eux, j’allais servir de modèle et coucher leurs idées sur le tableau interactif! Quand ils ont vu « français » à l’horaire, comme à leur habitude, ils ont rechigné : « Pas encore du français! » « Ben oui, comme à tous les jours! Mais nous allons faire de quoi de spécial aujourd’hui, rangez tout ce que vous avez sur votre pupitre, ni crayon ni efface! »
Après avoir lu préalablement avec eux « Le vilain petit canard », je leur demande s’ils connaissent d’autres contes et je mets quelques classiques à leur disposition : « Les trois petits cochons », « Le petit chaperon rouge », « Hansel et Gretel » et « La princesse au petit pois ». En équipe de deux, ils en font la lecture et nous décortiquons ensemble les éléments de chaque histoire. Je leur fais remarquer que la principale caractéristique du conte est qu’il commence par Il était une fois… Mais que pour le reste, ce sont les mêmes éléments du récit en 3D. Nous partions donc en terrain connu. Nous avons ensuite brainstormé sur chacun des éléments que nous voulions retrouver dans notre conte pour en venir à un consensus et élaborer un plan d’écriture.
Comme nous avions décidé que les élèves de la « classe comm » 361 seraient les principaux personnages de l’histoire, chaque élève devait décrire son propre personnage, c’est-à-dire, lui-même. Il devait ensuite en retranscrire la description en suivant un modèle et le dessiner selon les caractéristiques physiques énumérées. La première page de leur conte serait ainsi personnalisée à chacun.
Puis, nous nous sommes lancés dans l’aventure! Un magnifique voyage rempli de rebondissements, de fous rires et d’émerveillement! Je suis très fière de mes élèves et du résultat final. Notre conte laisse même place à une suite (qui sait?) et certains m’ont demandé si on pouvait le « faire en vrai ». Une adaptation de notre conte en pièce de théâtre pour l’an prochain peut-être?
En voici un avant-goût :
Il était une fois, un jeune garçon qui s’appelait Bradley. C’était un garçon très gentil, calme et généreux. Bradley était un élève de la « classe comm » 361 de l’école Hubert-Perron. Il aimait beaucoup jouer au football.
(…) James, qui était perdu dans ses pensées, regardait par la fenêtre quand tout à coup, il s’exprime : « Madame Véronique, viens voir! Il y a une grosse tempête de neige dehors! »
Les élèves se lèvent d’un seul bond pour aller voir. Voyant la neige s’accumuler à une vitesse incroyable, Ludovic s’écrit : « Mais comment va-t-on faire pour sortir de l’école avec toute cette neige? »
Tout à coup, toutes les lumières s’éteignent. Madame Stéphanie tente d’ouvrir la porte, mais la poignée est brûlante. Elle prend son téléphone pour texter Madame Katia et se rend compte qu’il n’y a plus de réseau.
Marc-Antoine entend un bruit qui provient du fond de la classe. Bradley voit quelque chose bouger près du sapin. Carl-David, qui est très courageux, se lève pour aller voir ce qui se passe. Des rires et des sons mystérieux se font entendre dans les murs. (…)
