Bliss

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Aujourd’hui, malgré une journée grise et froide qui se termine un peu en queue de poisson, je savoure. Je savoure ces instants si précieux qui m’étaient interdits depuis de si longs mois, de si longues années. Je savoure ce sourire qui m’a tant manqué. Cet humour dont j’étais assoiffé. Ces câlins dont j’étais privée…

Vendredi, tout en transportant ton sac d’école qui pèse près de 25lbs puisqu’il contient TOUS tes effets scolaires,  je savourais de te regarder jouer et flâner dans les longues herbes. Je n’ai pu résister, en te voyant ainsi sélectionner soigneusement un brin d’avoine, à te prendre en photo. Mon cœur a bondi en te voyant me faire ce sourire moqueur en t’exclamant : « Qu’est-ce que tu fais-là? Est-ce que tu me prends en photo? »  Et comment décrire mon émotion quand quelques instants plus tard, de nouveau en route vers la maison tu m’as dit : « Tu sais, dans la journée, moi, je pense tout le temps à toi… »

Depuis quelques semaines, il y a plein de petits moments comme ça à savourer, à me jouer en boucle encore et encore, m’abreuvant de ce bonheur qui nous a tant manqué. Entre toi qui me nomme les émotions qui causent les soubresauts dans ton humeur et toi qui te mets à la tâche lorsqu’il y a des devoirs, je réapprends à respirer normalement, sans retenir mon souffle à tout instant dans l’expectative de l’éclatement.

Et puis, il y a cet après-midi où seuls, ensemble à la maison, tu as posé ta tête sur ma cuisse pour regarder un film, me permettant de jouer dans tes cheveux dorés si doux. Faisant remonter en moi le souvenir de ces instants semblables, mais, Oh! combien lointains…

En anglais, il existe un mot pour décrire ce sentiment : BLISS. Un mot dont la traduction en français est « félicité, bonheur absolu ».  Voilà qui décrit bien ce qui fit battre mon cœur alors que ta tête reposait sur ma cuisse. Et ces papillons qui flottaient dans mon ventre alors que tes cheveux glissaient entre mes doigts. Et quand tu as pris ma main pour la serrer contre toi en me disant un petit « je t’aime maman » un peu timide, comme si toi aussi tu réapprenais à apprivoiser ces instants.

Jamais je ne me lasserai de t’entendre prononcer ces mots, ni ne me lasserai de te les répéter. Moi aussi je t’aime, mon beau chaton…

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.