Hier, c’était la pire soirée depuis longtemps. Tout est parti en vrille. Peu importe ce que je disais ou ce que je faisais, tu t’en foutais complètement. Tu m’as toi-même dit que tu ne sais pas pourquoi tu agis comme ça chez moi. Et ce n’est pas faute d’avoir tout essayé. J’ai beau mettre en place tous les moyens, tu finis par t’y faire et tu recommences à ne pas écouter. Pourtant, tu es capable quand on se retrouve seuls, toi et moi. Mais tes sœurs, elles seront toujours là…
Même si tu as passé presqu’un an en centre, ton retour imminent à la maison semble envenimer les choses. Tu me verbalises que tu n’y parviendras pas. Tu m’as même dit de ne pas t’accompagner pour visiter ta nouvelle école, de peur de ne pas être capable d’écouter. Tu sabotes avant même d’avoir essayé. Comme si ma seule présence empirait ton comportement. Devras-tu partir vivre à temps plein chez ton père pour y arriver? Tu es déjà habitué à me voir une fin de semaine sur deux, alors pour toi, ça ne changera rien. Si c’est pour le mieux, mon cœur de mère devra peut-être accepter cette éventualité…
Car on a enfin trouvé une école pour toi. Même si c’est loin, même si ce n’est pas mon premier choix, je suis certaine que tu y seras à ta place, que tu t’y adapteras. Quand tu crées un bon lien avec les gens autour de toi, tu y parviens. Quand tu es bien accompagné, tu réussis à t’intégrer. Et cette école semble avoir les moyens pour y arriver.
Aujourd’hui, tu as voulu te rattraper, tu savais que j’allais te ramener là-bas. Tu m’as fait ton plaidoyer, tu as pleuré, tu as argumenté, mais je n’ai pas résisté et tu t’es résilié. C’est l’entente et nous devons la respecter. Quand ça ne va pas, tu dois y retourner. Même si ça m’arrache le cœur à chaque fois…