Angoisse, culpabilité, impuissance, désarroi. Ce sont ces sentiments qui m’envahissent ce soir en pensant à toi. Suite à notre mésaventure de la semaine dernière à l’hôpital, je croyais, j’espérais, que tu prennes conscience de toute l’ampleur de tes actes. J’espérais que tu réalises à quel point la situation est devenue critique. Que si tu ne parviens plus à te contrôler, tu risques de te retrouver en centre fermé.
Mais tu n’y arrives pas! Tu l’as même verbalisé lors du retour avec la psychoéducatrice. Malgré que tu saches et que tu comprennes tout ce que tu dois faire, tu ne comprends pas pourquoi tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas pourquoi tu n’arrives pas à te contrôler. Tu sais quoi faire, mais ta tête ne veut pas, c’est plus fort que toi.
Si tu savais tout ce que je fais pour éviter d’en arriver là! Je me dévoue corps et âme pour toi, je prends des congés, je collabore avec les intervenants au dossier. Mais je ne peux agir à ta place. Cette partie te revient à toi. Toi seul peux décider de rester ou de t’en aller. Toi seul peux parvenir à te contrôler : tu dois cesser de te sauver.
Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour te garder à mes côté, mais je n’y arrive pas, je n’y arrive plus… Ton impulsivité a pris possession de tes capacités et tu te mets en danger. C’est pourquoi nous devons retourner te faire évaluer. Pour connaître ce qui ne va pas, ce qui ne va plus. Est-ce la médication qui n’a plus d’effet sur toi? Est-ce l’anxiété qui devient généralisée au point de te paralyser? Est-ce une autre comorbidité?
En espérant que cette nouvelle investigation de ton état nous apporte les réponses tant espérées. Qu’elle nous fournisse des pistes de solutions auxquelles nous n’avions pas pensées. Qu’elle t’apporte la paix et le soulagement bien mérités.
Ce soir, je vais tenter de dormir, malgré tous ces sentiments qui me chavirent. Et je vais garder espoir en un avenir meilleur pour toi, pour nous.