Demander de l’aide, c’est bien. En obtenir, c’est mieux. Depuis le début du mois de juin 2018, ma fille de (maintenant) 9 ans attend qu’on « statue » sur son cas. Elle souffre de pananxiété sévère, c’est-à-dire, de plusieurs catégories simultanées de troubles anxieux qui lui causent une détresse psychique importante et qui limitent de façon sévère son fonctionnement. On est loin de l’anxiété normale que la plupart des jeunes vivent régulièrement.
Avec ce que je viens d’écrire, il est clair qu’elle a besoin d’aide, surtout à son jeune âge. Avant que ne se cristallise toutes ces affections. Elle a en effet reçu son premier diagnostic d’anxiété à 5 ans. Chaque année, on voit apparaître de nouveaux défis et donc, de nouvelles sources potentielles d’aggravation de son « cas ».
Autant sa pédiatre que son psychiatre ont demandé une prise en charge en santé mentale pour enfants. Ma fille a besoin d’une thérapie cognitivo-comportementale. Mais, depuis le mois de juin 2018, on attend. Le service de santé mentale a de la place pour la prendre, m’a-t-on dit. Mais on attend parce qu’ils doivent se consulter à savoir s’ils la prennent ou pas, tergiversations qui durent depuis presque 8 mois!!! Ils ne veulent donc pas s’occuper d’emblée de ma fille parce qu’elle a aussi un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme.
Tout ce temps à attendre parce qu’ils ne savent pas s’ils vont s’occuper ou pas de ma fille, parce que le fait d’être autiste pourrait être une contre-indication à suivre une thérapie. Ils se parlent pendant que ma fille subit une aggravation de ses troubles puisqu’elle peine à se rendre à l’école chaque matin (phobie scolaire). Chaque jour est un combat. Chaque soir, je me couche auprès de son petit corps sanglotant et sa petite tête pleine de questions et de doutes.
Pourquoi toute cette attente? Pourquoi EXCLURE une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme des services en santé mentale? Pourtant, elle fréquente l’école régulière, en classe régulière, a très peu d’aménagements particuliers et a, aussi, des résultats académiques nettement supérieurs à la moyenne. Donc, pour la capacité à suivre une thérapie, je n’ai aucun doute. Qu’est-ce qui justifie de la laisser sans suivi psychologique? Quels dommages encourent-elles à long terme à laisser ainsi son état se détériorer?
Les troubles de santé mentale n’attendent pas. Ils s’en prennent furieusement à mon bébé et me laissent complètement en miettes devant l’inaction des gestionnaires qui refusent de s’occuper de sa maladie et de sa détresse. Ces professionnels n’ont-ils pas une idée de l’impact des troubles mentaux sur le développement et l’avenir des jeunes enfants? N’ont-ils pas idée de la détresse de notre famille?
Pendant qu’on attend, allez-y, causez.