Aujourd’hui, Jules va à l’école. Je ne travaille pas, mais il ne le sait pas, je lui fais la surprise d’aller le chercher à la sortie de l’école. Je vois alors une maman qui emmène presque toute sa classe pour une fête d’anniversaire.
Jules regarde tous ses copains partir, il demande à la maman : « Et moi ? ». Elle se retourne et lui dit : « tu n’es pas invité! ». Je vois Jules s’effondrer, je lui prends la main et j’essaie de le consoler. En vain. C’est horrible ce que certaines personnes peuvent faire. J’explique à Jules que la bêtise des gens ne mérite pas que l’on y prête attention et qu’elle se retournera contre eux. La maman me lance un regard méchant, je lui dis de bien profiter de l’anniversaire de son fils.
Même si j’ai la boule au ventre et une furieuse envie de lui dire ma façon de penser avec autre chose que des paroles, je reste polie et digne pour mon fils. Cela ne sert à rien de se rabaisser à la petitesse d’une personne qui est ignorante, qui ne sait pas à quel point différence est synonyme de richesse.
Je prends Jules dans mes bras, il pleure ne comprenant pas pourquoi lui n’a pas le droit d’aller à l’anniversaire de son copain comme tous les autres. Il a pleuré, inconsolable, pendant une heure. C’est horrible de se sentir si impuissante face à ces gens, face aux pleurs de son enfant. Comment expliquer sa différence à un enfant de 5 ans?
Je voudrais pouvoir secouer ces gens qui ne comprennent pas que la différence n’est pas contagieuse, mais enrichissante. La peur de la différence est un cancer de notre société qui gangrène son développement et son épanouissement. C’est une injustice qui restera pour nous, parents d’enfants différents, insurmontable devant la détresse qu’elle suscite chez nos enfants.