Collaboratrice : Lydie Merlin
Il y a 3 ans, je te donnais la vie et toi, tu changeais la mienne. N-O-L-A-N… Cinq lettres qui font écho dans ma tête à longueur de journée. À ces lettres, s’ajoutent TSA, ABA, PECS…
Il y a environ un an, le diagnostic tombait officiellement, même si pour moi, il était déjà posé depuis tellement longtemps. Que ces mois ont été longs pour que le pire soit confirmé. Tous les jours, toutes les nuits à penser à l’autisme, à anticiper et à rechercher des services, à commencer à mettre des méthodes en place.
Suite à ce 30 juin, j’ai pleuré presque tous les jours, d’ailleurs, ma santé physique et mentale me jouent des tours ces derniers temps. Il y a ces jours, où j’ai l’impression d’avoir presque accepté, où je suis tellement fière de tout le chemin fait depuis ce diagnostic. Et il suffit de presque rien pour que tout dérape. Tes premiers petits mots commencent à sortir de ta bouche, mais j’ai toujours aussi mal de voir le retard qui se creuse avec les enfants de ton âge. Tu es tellement indépendant, mais ça me fait mal que tu préfères déjà gérer ta vie seul, alors que tu es encore tellement petit et que tu devrais avoir besoin de moi.
Dans quelques mois, tu feras tes premiers pas à l’école. Et qu’est-ce que j’angoisse! Je culpabilise de sous-estimer tes capacités. Un jour à la fois, ils disent… Mais comment ne pas appréhender l’avenir quand il semble aussi incertain? J’aimerais te protéger de tout et de tous. Mais ce n’est pas le but car malheureusement, je ne pourrai pas toujours être là.
Bien sûr, je n’avais pas prévu que tu sois différent, que tout soit aussi difficile… De te traîner de rendez-vous en rendez-vous, de t’imposer autant de travail pour ton âge. Mais par contre, j’avais bel et bien prévu de t’aimer tel que tu serais, de tout faire pour ton bonheur, d’être toujours là pour toi. Jusque là, tout se passe comme prévu…
Lydie Merlin
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