Quand mon fils a eu son diagnostic d’autisme, on n’en parlait pas de la même manière qu’aujourd’hui…
Pourtant, ce n’est pas si lointain, mais ce qui était à la mode par rapport à l’autisme était de traiter, de soigner, de vaincre, de suivre des thérapies du comportement… En gros, faisons en sorte que ça ne paraisse pas.
Si ça ne paraissait pas (trop), c’était tant mieux… il ira à l’école en classe régulière, il sera parmi les autres enfants normaux, il sera comme tout le monde et on le qualifiera d’autiste de haut niveau. Bravo! Il ne dérangera pas. Il est sauvé!
Être comme tous les autres… ça semblait tellement important.
Mais si ça se voit? S’il ne parle pas? S’il fait du bruit? S’il bouge tout le temps? S’il dérange? Alors on tentera de le « soigner »… De suivre un traitement… On vous parlera de le placer…
Heureusement, les choses ont évolué… L’autisme est enfin considéré pour ce qu’il est vraiment… Une manière d’être. Un autre mode de fonctionnement.
On a arrêté de vouloir les soigner à tout prix. De leur faire suivre des thérapies qui n’en sont pas.
On parle d’intégration en classe régulière, de milieu de travail inclusif, on parle de socialisation, on parle… on parle… on parle… On aime voir des personnes autistes engagées par des multinationales, on aime entendre qu’une telle personne autiste a reçu son baccalauréat, qu’une autre a l’oreille absolue ou qu’elle réussit le Rubik en 15 secondes… C’est beau… C’est grand… C’est touchant… mais de loin.
Quand je regarde tout ça, toutes ces bonnes intentions, je me demande vraiment si la société est sincère… Si elle est vraiment prête à avancer … Si ce n’est pas seulement du tape-à-l’œil. Je parle ici de toi qui me lis… Penses-Y… Es-tu vraiment prêt?
Engager une personne autiste dans ton entreprise… L’avoir comme coéquipier dans ta ligue de sport… Manger au restaurant à la table voisine de cette famille qui en a deux, l’un qui parle trop fort et l’autre qui se balance sans arrêt… Avoir cette même famille-là comme voisin les plus proches… Aller à la job tous les matins et entendre ENCORE ce confrère de travail autiste te parler de sa passion pour les chiens de prairie…
Penses-y… Avant de parler d’engager une personne autiste… J’aimerais que tu penses à t’engager toi-même envers l’autisme. Envers cette famille débordée. Envers ce confrère spécial. Envers ce coéquipier passionné.
Les personnes autistes doivent s’adapter à tout le monde… Tout le temps… Tous les jours…
Pis toi… Es-tu prêt à t’adapter?