MISE EN GARDE: Ce texte ne concerne pas la difficulté que certains parents ont à jongler avec horaire de travail et enfants à la maison.
Depuis vendredi, tout le monde est un peu sous le choc. Voir les écoles et les garderies fermer aussi rapidement et subitement en a laissé plus d’un pantois. Des mesures qui sont nécessaires, mais qui malgré tout, nous ont tous pris par surprise.
En trois jours, j’ai vu une multitude de panique, de questionnements, de solutions et de découragement passer sur les médias sociaux.
Quoi faire avec nos enfants?
Deux semaines? Pas de garderie? Pas d’école?
Qu’est-ce qu’on va faire?
Je vois plus de monde capoter parce qu’ils ne savent pas quoi faire avec leurs enfants et entrevoient les deux prochaines semaines comme un enfer sur terre que de monde paniquer pour leur travail.
Ça passe du parent complètement dépassé à celui qui se fait des horaires à suivre, à celui qui s’empresse de se rendre à la SAQ pour engourdir les douleurs du confinement avec deux enfants.
Première chose que j’ai envie qu’on se dise : CALMONS-NOUS !
Hé gang, on ne va pas mourir!
Ce sont nos enfants, des humains ben ordinaires, âgés de moins de 18 ans et qui n’ont rien de bien dangereux.
Je me demande ou est-ce que le monde s’est perdu au point de paniquer à l’idée de passer deux semaines avec ses propres enfants? Je le sais pas pour vous, mais ça me semble un miroir effrayant de notre société.
Hé gang, ce sont des enfants!
Vous savez, ces petites bêtes qu’on a depuis la nuit des temps. Que chaque parent a mis au monde depuis que le monde est monde. Ceux-là même que les mères et pères portent et garde avec eux des journées entières dans des pays pas si lointains.
Je me demande ce qui s’est passé dans les 50 dernières années pour que l’humain normal ait plus peur de passer 15 jours avec ses enfants que de sauter en Bungee ou que de voyager en pleine pandémie… Mis-à-part le manque de papier de toilette, je me demande ce qui peut être plus épeurant que cela pour le parent moyen d’aujourd’hui.
Ça me trouble. Et je vous l’avoue, ça me décourage de l’espèce humaine… Je me demande bien quelle autre espèce animale a si peur de ses tout-petits?
Je ne sais pas si c’est parce que je suis mal faite, si c’est parce que j’ai vécu la mort d’un enfant, si je suis juste cinglé ou masochiste, mais je suis contente de passer les deux prochaines semaines avec mes petites humaines. (Et Dieu sait quelles ne seront pas de tout repos). Je me considère chanceuse et privilégiée. Pendant qu’en Italie, ils doivent choisir qui recevra des soins, je suis confortable dans ma maison, mes deux filles et mon chum en santé et je n’ai qu’une chose à faire : envoyer mes pensées positives à ceux qui ne sont pas dans la même situation que moi en ce moment.
Ben oui, ça va être le bordel dans ma maison pendant deux semaines.
Ben oui, je vais passer mon temps à gérer des chicanes.
Ben oui, je vais sacrer parce que personne ne se ramasse.
Ben oui, je vais entendre 375 fois par jour : « Je ne sais pas quoi faire! »
Ben oui, je vais trouver ça ben plate de rien faire.
Mais mon chum va bien, mes filles vont bien et je me porte bien. Il n’est pas là le principal?
Non, je ne vais pas ouvrir les sites Internet pour faire du rattrapage scolaire à mes filles.
Non, je ne vais pas leur créer d’horaire à suivre.
Non, je ne préparerai aucune activité pour les animer.
On va se lever chaque matin, déjeuner sans pression et on gèrera au fur et à mesure.
« J’ai envie de faire des galettes? Qui veut m’aider? »
« Maman, je peux peindre? » « Ben oui, vas-y. »
« J’ai le goût d’écouter un film maman. » « Parfait, écoute un film. »
That’s it.
Y’a des bouttes qui vont être longs. Y’a des bouttes qui va falloir que je gère des écrans. Y’a des bouttes que ça va crier. Y’a des bouttes qu’elles vont tourner en rond autour de moi parce qu’elles ne savent pas trop quoi faire de leur peau. Et y’a des bouttes que ça risque d’être moi qui tourne en rond autour d’elles parce que c’est plate.
Ouin, pis? C’est vraiment grave, gang?
Vous cherchez une solution pour les deux semaines? Respirez-donc et relaxer. Ce n’est pas dramatique avoir les enfants à la maison. C’est une parenthèse dans un océan de semaines habituellement surchargées et folles. Personne ne va mourir d’avoir manqué deux semaines d’école et de garderie. On va tous s’en remettre, croyez-moi.
Laissez aller vos enfants et FAITES LEUR CONFIANCE. Laissez-les s’inventer des mondes et se bâtir des cabanes dans le salon. Laissez-les revirer tout à l’envers parce qu’ils ont envie de se bâtir une fusée en-dessous de la table de la cuisine… On a deux semaines pour ramasser. Laissez-les ne rien faire et écouter des films jusqu’à midi. Mangez une barre tendre et une pomme pour dîner et laissez tomber demain ou après-demain. Comme dit si bien mon père : « On traversera le pont quand on sera rendu à la rivière. » (conseil qu’il n’applique jamais, soit dit-en passant, mais c’est un autre sujet).
Sur ce, je vous souhaite qu’une chose : la santé.