Un jour, je devrai te laisser partir

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Parce qu’un jour, je devrai te laisser partir, quand tu seras prêt à voler de tes propres ailes. Que ce soit pour aller chez un ami pour un après-midi, un souper d’anniversaire. Un camp de plusieurs dodos. Un jour tu évolueras. Je sais que ce sera pour ton bien, que tu devras apprendre de tes erreurs et surtout avoir confiance en la vie.

Ce ne sera pas ma confiance en toi qui sera éprouvé mon amour car ça, je n’ai aucun doute. Ce seront mes petits démons intérieurs qui auront peur pour toi. Car comme une mère beaucoup trop poule, je voudrais te couver jusqu’à la fin des temps.

Car dans ton grand corps de petit garçon qui devient peu à peu un homme, il y a toutes ces épreuves que tu as vécues avec ta tête. Avec le temps, tu as réussi à te contrôler, mais je connais les signes avant-coureurs et souvent, je sais que je te sauve de toi-même.

Alors cette journée où tu voudras essayer sans moi sera dure. Car à l’intérieur, j’aurai peur que ta tête cherche des repères que je ne pourrai t’apporter par mon absence bien présente.

Mais je sais que même si mes jupons sont confortables, je ne t’aide pas. Comme un cordon pas réellement coupé, j’ai l’impression qu’il ne fait que s’étirer et devient de plus en plus élastique et j’ai peur qu’il me pète au visage. Mais ce sera toi qui couperas ce cordon. Avec les pinces de ton avenir, celles qui me font mal à l’intérieur, mais qui te font du bien à toi.

Comme j’ai toujours fait et que je ferai encore pour toi, je te laisserai aller. Même si mon cœur voudra exploser, que ma tête aura comme seul repère l’intuition que tu iras bien. Ma main lâchera la tienne pour que tu puisses un jour, à ton tour, prendre celle de quelqu’un d’autre.

Même si je voulais te sauver de ces émotions, tu finiras par gérer. Je sais que tu devras tomber pour mieux te relever.

Alors mon amour, je sais que parfois ce sera difficile, que parfois tu voudras baisser les bras. Mais malgré ma peur bien enfouie, je sais que tu t’en sortiras, car tu as toujours réussi.

Et si jamais ta décision était trop précoce pour tes capacités, je serai non loin du téléphone. Je t’aiderai.

Je sais que le deuil de la maman sera essentiel, mais minime à côté de la fierté que tu verras dans mes yeux, car tu réussiras.

Je ne suis pas prête pour moi, mais je serai toujours prête pour toi. Le chemin se fait dans ma tête, je sais qu’un jour, tu utiliseras les outils de la vie que je m’efforce de te faire connaître.

Tu réussiras mon amour.

Je le sais.

Je le sens.

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Je suis maman d'un merveilleux garçon qui a un TDAH et un TSA sans déficience intellectuelle. J'ai toujours été sensible à la maladie et aux troubles mentaux, je suis d'ailleurs préposée aux bénéficiaires. Mon fils réussit à faire ressortir le meilleur de moi-même. Le but de mes textes est d'évacuer mais surtout de conscientiser le monde à la différence et aux troubles mentaux ainsi qu'à leurs aspects dans la vie de tous les jours. J'espère vous toucher par mes écrits autant que moi je suis touchée en les écrivant.