Trois médailles!

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En ce contexte olympique, j’ai envie de discerner trois médailles dans la vie de mon fils :

Médaille d’or

Sans hésitation, la chienne d’assistance de mon fils est en tête de podium. Elle est son pilier, son mode de vie, sa raison de vivre et sa raison d’être. Elle est la reconnaissance de ses difficultés, de ses handicaps. Elle est l’être  la plus importante dans sa vie étant son moyen pour pallier à son handicap. Sans elle, rien ne serait possible  et nous ne serions même pas ici en ce moment. Elle est disponible 24/24 heures, 7/7 jours et toujours heureuse d’accomplir l’un des plus beaux travail de ce monde. Elle le rend heureux. Partout où il se trouve, elle est avec lui, quelle belle sécurité! Elle est celle en qui j’ai le plus confiance car même s’il tombe dans n’importe quel état, elle seule peut l’en sortir. Elle est aussi la base de la reconnaissance et de l’acceptation de son  handicap, la reconnaissance de ses droits.

Médaille d’argent

Mon conjoint, son beau père! Ma deuxième médaille n’a pas été détrônée par la première,  mais elle vient en collaboration. L’une va avec l’autre. Mon conjoint est emblème de calme, d’acceptation. En 11 ans de relation, il n’a jamais manqué un seul rendez-vous et  des rendez-vous, il y en a eus. Réévaluations de diagnostics, ergothérapie, neuropsy, TS, pédopsy, psychothérapie, suivis à la fondation pour l’attribution de son chien, rendez-vous avec les écoles, les directions, les commissions scolaires. Une confiance incroyable entre les deux, de la complicité, des rires, des blagues, des suivis en anesthésie pour des interventions dentaires, des centaines de cliniques médicales, à l’hôpital pour les yeux, les oreilles en ORL et j’en passe… Il n’a jamais manqué un seul rendez-vous, a toujours été là pour accommoder ses heures de travail, est allé le chercher plus souvent qu’à son tour à l’école, à la garderie tout-petit pour le réconforter lors de ses crises. Il a tout vu, tout vécu, tout soutenu, tout entretenu. Des téléphones personnels entre les deux pour calmer des situations difficiles, il a pris parole pour lui plus d’une fois. Mon conjoint, ce beau-père exemplaire, est la plus belle relation que mon fils ait entretenue de toute sa vie.

Ma troisième médaille

Ma médaille de bronze est offerte au reste de la famille : son demi frère orphelin de mère, son petit frère autiste et moi-même. Une famille stable, aimante, réconfortante et prévisible. Une famille fière de représenter l’autisme. Une famille sans jugement, sans idées préconçues, qui favorise son développement et son autonomie. Une famille pas ordinaire, où ce n’est pas toujours facile. De la fratrie qui lui enseigne l’empathie, l’acceptation. La transparence des émotions, la gérance des particularités. Si mon fils est si mature, agréable, poli et posé, cette troisième médaille nous revient à nous tous. Nous protégeons nos acquis, notre cocon. Nous obtenons des routines vivables et réconfortantes. Ensemble, nous faisons de notre mieux pour que les particularités de l’un nourrissent les faiblesses des autres.

Je vis l’autisme au quotidien,  je suis bien dans ce monde de franchise, d’intégrité où les méchancetés n’existent pas.

Merci à mon fils, à mes fils, à mon conjoint car le monde neurotypique est superficiel, sans couleur, sans  odeur et sans défense!

Merci à nous! Je nous aime! Le parcours n’est jamais facile, mais nous nous en sortons toujours grandis!

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Je me nomme Mélanie Pacheco, fière maman de 3 magnifiques garçons. Ludovik, 15 ans orphelin de mère, partage ma vie depuis près de 10 ans. Karl, 13 ans TED avec plusieurs conditions associées, partage son quotidien et fréquente l'école secondaire en classe TSA avec sa chienne d'assistance . Puis, notre petit Rémi, 5 ans TSA, qui débutera l'école en classe spécialisée TSA primaire suite à une mesure transitoire en CPE. J'ai la chance d'avoir un conjoint merveilleux qui s'implique entièrement auprès de nos fils et qui accepte notre réalité. Je suis bachelière en communication du programme d'animation et de recherche culturelle. J'ai gradué enceinte de 8 mois, j'avais la vie devant moi, un travail que j'adorais auprès d'enfants de milieux défavorisés vivant plusieurs problématiques culturelles et sociales . Jamais je n'aurais pensé que ma vie allait autant changer car à la fin de ce congé de maternité, je me retrouvai maman d'un premier fils diagnostiqué TED à l'âge de 22 mois. Le modèle travail - garderie étant impossible, les prêts étudiants sans plus aucune garantie de salaire, on ne planifie pas devenir une maman d'enfants handicapés. Tous ces efforts où j'avais tant investi pour des études et une sécurité sur mon avenir et celle de ma famille venait remettre en question mes aspirations et valeurs et tout ce sur quoi j'avais travaillé si fort. C'est ma réalité, c'est ma vie et j'ai envie de vous la partager!