L’imaginaire de la petite fille de 6 ans que j’ai été, vous présente son ami « Mon soleil de rue »
De ma fenêtre, dans ce désert nocturne
De ces paillettes granulées de poussières
Un arc feutré de couleurs froides se dessine dans l’obscurité
Avance et recule les palettes pastelles
Des formes et des ombres se sculptent dans un carcan vertigineux
Ces objets pourtant inanimés semblent contourner ton aura
La fusion de ton rayon réchauffe celui qui ne dort pas encore
Mais qui reste éveillé, au-delà de la nuit
La lune et ses étoiles ne comptent pas, seulement le court ruisseau de ta lumière
Ta source coule comme une cascade fluide verticale qui te rend justice de tant de grâce
Éclairante basalte qui nous entoure, sommeil abyssal de ma nature profonde
Comme une bougie, tu laisses ton lumignon onduler et exprimer l’intensité de tes mouvements
Tu te réveilles le soir alors que tu dors le jour
Comme une lampe allumée, sur une table de chevet
Outre le cadenas et les clés de mon jardin secret
Tu ne connais pas celui des autres
Seulement le havre qui m’habite et qui conserve mon imaginaire
Mes pensées se couvrent de givre mais fondent à ton contact
Cette chaleur apaisante qui m’étourdit sous un projecteur brumeux
Une larme de soleil, le reflet des nuits
Isolée de mon espèce, je te contemple dans l’oubli
La solitude me traverse, mais tes ondes la dispersent
Disparate est mon esprit embrouillé
Mais toi, mon seul ami, brille dans l’opacité
La nostalgie me rattrape comme le guépard dans sa course
Tu resteras à jamais mon soleil de rue
Le simple lampadaire que personne n’a vu