Il y a des jours où je me demande à quoi ça sert de me battre pour lui. Je suis seule dans mon combat, tous semblent avoir abandonné la partie. Seule contre un système qui va m’avoir à l’usure. J’ai l’impression de faire rire de moi, de nous. Un peu d’empathie serait la bienvenue.
Je suis en train de me brûler à petit feu. J’ai sacrifié ma vie amoureuse, je suis en train d’y laisser ma santé physique, mentale. Ma santé financière y passe aussi. Je n’y arrive pas, je n’y arrive plus. Plus d’un mois maintenant que fiston ne va plus à l’école. Sans support académique pour lui, sans soutien financier pour moi.
Et puis deux jours plus tard, les bonnes nouvelles arrivent enfin. Tant pour ma santé physique que financière.
Un rendez-vous à l’hôpital qui m’annonce que je prends du mieux, que mon corps est sur la bonne voie.
Un appel du CLCS qui m’apprend que j’aurai droit à de l’aide financière pour du répit-gardiennage.
Des bonnes nouvelles pour fiston aussi. Un courriel de la direction qui m’indique qu’ils ont trouvé une enseignante pour des cours à domicile, le temps qu’une décision soit prise pour la suite.
C’est le moment de se relever les manches, de reprendre le dessus. On voit enfin la lumière au bout du tunnel, un mince filet, mais visible tout de même. On regarde en avant, on vise le positif pour atteindre le sommet. Un pas à la fois, un jour à la fois. La bataille n’est pas gagnée, la lutte n’est pas terminée, mais on se revire de bord et on fonce.
Je poursuis mes recherches pour trouver du répit-gardiennage à domicile pour fiston. Pour que je puisse continuer de travailler, le temps que tout soit réglé. On me répond que les listes ne sont pas à jour, qu’il n’y a plus personne pour les combler. Je constate un manque flagrant de ressources pour répondre à ce besoin pressant pour les parents. Je décide donc de prendre les choses en main et de créer une banque d’étudiant(e)s pour du répit-gardiennage. Et si en m’aidant je pouvais aussi en aider d’autres dans la même situation que moi?
Prendre les choses en main, défoncer des portes, reprendre le dessus.