Cela fait maintenant près de sept mois que tu es là-bas. Qu’on se voit un weekend sur deux. Déjà que j’avais du mal à devoir partager ta vie, voilà que tu es à mes côtés à peine 48 heures par mois… C’est dur, très dur pour nous, pour moi. J’ai peur de m’habituer à ton absence, malgré moi. À chaque fois, je dois réapprendre à vivre avec toi. Et tes sœurs aussi.
Réapprendre à lire tes comportements pour éviter la crise. Réapprendre à reconnaître les signes de ton anxiété. Réapprendre à t’apprivoiser.
Ce soir, ta sœur a voulu t’aider, elle ne cherchait que ton bien. Mais tu l’as mal comprise et tu as explosé. Et elle a explosé aussi. Des paroles ont dépassé la pensée. Des coups ont été frappés. Des pleurs ont surgi. C’était plus fort que toi, tu n’étais pas bien. Tu voulais partir, loin de nous, loin d’ici. Mais pour aller où, tu n’en savais rien. Dans un élan de regrets, tu t’es excusé, tu t’es réconcilié. Puis, épuisé, tu t’es tout simplement endormi.
Tes sœurs et moi devons apprendre à cheminer dans tout ça. C’est difficile pour nous aussi. Pour notre bien à toutes les trois. Pour qu’une fois que tu reviendras, nous formions à nouveau une famille unie. D’ici là, nous t’attendrons, même si c’est long. Car toi seul peut décider de ton retour parmi nous.
Ton avenir t’appartient. Tu es le seul à pouvoir franchir ce cap. Mais j’ai foi en toi. Je sais que tu y parviendras. Et sache que quoi qu’il arrive, je serai là pour t’accompagner. Tes sœurs et moi t’aimons plus que tout et ta place à nos côtés sera toujours bien gardée. Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, tu seras toujours mon bébé et jamais je ne t’abandonnerai.
Je t’aime mon grand garçon xx