Le petit mot qu’il faut

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À l’aube de l’adolescence, j’ai souvent le  sentiment d’être à côté de la plaque dans les émotions de mes grandes tempêtes. Je travaille en CPE et je trouve bien facile de gérer les peines, les colères et les inquiétudes des tout-petits versus l’éventail des innombrables émotions qui ébranlent mes cocos. TDAH ou pas, les émotions, c’est difficile pour tout le monde, me direz-vous… Hé bien, je pense que vous avez raison… mais (ben oui, je suis membre de la tribu des « oui, mais ») chez mes tempêtes, il y a une prédominance à me regarder avec ce dédain propre à eux avec le ton qui me fait sentir comme de la marde.

Il faut un âge où ton enfant apprend que tu n’es pas parfait et que tu peux faire des erreurs. C’est maintenant dans mon cas… Quand Ouragan me fait remarquer en pleine expédition sur le mont Saint-Hilaire que son espadrille est brisée et ajoute avec son attitude de Lindsey Lohan dans Mean Girls « chu pognée avec des souliers scraps comme d’habitude »… Ou quand Tsunami, du haut de son presque 6 ans qui connait tous les aléas de la vie, affirme haut et fort qu’on la prend pour une esclave alors que je lui demande de traîner la boîte de clémentine jusque dans la voiture (tsé la boîte qu’ELLE a demandé) pendant que je traîne trois sacs réutilisables bien pleins sur chaque bras et qu’il pleut à boire debout (y mouille en ti-pépère et quart... ben oui, je parle de même)… Ou que Tornade me dit qu’il en a assez de DEVOIR faire ses devoirs juste quand il a envie d’écouter une émission alors que ça fait trois jours qu’il procrastine ses affaires… Pire, il décide qu’il veut les faire le dimanche matin à 7h15 pis il rouspète parce que je lui dis que je veux dormir. Vous voyez, la maman « de marde » en moi qui clairement, ne comprend rien à leurs émotions. J’en arrive à me demander si je vais arriver à en faire de bons êtres humains équilibrés… Aucun doute qu’ils seront de bons humains car ils savent en titi ce qu’ils veulent. C’est le « équilibré » qui m’inquiète. La logique de mes enfants me sidère. Je pense que dans mon grand cœur de maman, j’ai oublié de leur apprendre à laisser de la place pour moi. Que je peux avoir une marge de manœuvre. Il n’est peut être pas trop tard. Installer le dialogue avec eux avant qu’ils soient de vrais ados et qu’ils préfèrent chialer sur moi à leurs amis au lieu de devant moi.

Malgré tout, ils ont encore besoin de l’approbation et des yeux émerveillés de leur succès de leur moman… hihi… la preuve, le téléphone vient de sonner. Ils sont à la maison pour dîner et ils voulaient savoir combien de temps réchauffer leur plat… Au passage, j’ai eu un « bon appétit » et un « je t’aime ». Je ne suis peut-être pas tant dans le champs d’abord. Faut leur laisser une marge de manœuvre à eux aussi.

Adolescence, je t’attends… Je viens de me commander un sac d’hydratation avec une paille pour le remplir de vin en prévision du grand moment. 😉

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Maman TDAH de trois tempêtes; Tornade 11 ans (TDAH avec impulsivité et trouble anxieux), Ouragan 9 ans (TDAH) et Tsunami 6 ans (trop jeune pour un diagnostic), je suis la douce moitié de mon petit mari (TDAH). À cela s'ajoute une grande sœur au pays des nuages que nous appelons affectueusement Coccinelle. Éducatrice en pouponnière ainsi qu'anciennement auteure de livre jeunesse, je me considère comme une sage dans l'art de la patience infinie...