Ça fait longtemps que je veux t’écrire, mais les mots me manquent. Depuis ton retour parmi nous, après un an passé là-bas. Malgré tous les efforts, toutes les adaptations, toutes les résolutions, j’ai échoué. Je n’arrive plus à t’avoir en garde partagée.
J’ai dû accepter en novembre dernier, de te laisser aller, encore. Au moins cette fois, tu n’es pas loin. Changer de maison à chaque semaine, c’est trop pour toi. Tu as besoin de stabilité. Tu as besoin d’un endroit à toi. Et moi, je ne peux plus te le donner.
Je ne peux plus assumer les suspensions, les journées pédagogiques, les rendez-vous. J’ai fait mon deuil en acceptant la proposition de ton père de te prendre chez lui. Jusqu’à la fin de l’année scolaire du moins, tu y resteras à temps plein. Même si je comprends que parfois, tu voudrais revenir chez moi. Je n’ai plus la force ni l’énergie de me battre envers et contre tout.
Sache que c’est pour toi que je fais tout ça. Car c’est toujours aussi difficile pour mon cœur de maman de ne pas t’avoir tous les jours auprès de moi. De te voir simplement une fin de semaine sur deux. Même si je sais que c’est pour le mieux.
Je vais profiter de ce répit pour être plus présente pour tes sœurs qui ont aussi besoin de moi. Et pour pouvoir tirer parti de chaque instant où nous serons tous réunis. Afin de bénéficier du meilleur de chacun d’entre vous, d’entre nous.
Je vois déjà tous les progrès que tu réalises jour après jour. Tu gagnes en maturité, tu arrives à mieux t’exprimer, te contrôler. Comme l’autre soir au souper où tu m’as raconté comment s’est passée ta semaine à l’école. Quelle belle discussion nous avons partagée! Je suis tellement fière de toi! J’espère un jour pouvoir retrouver à nouveau cette complicité entre nous.
Pardonne-moi mon fils d’avoir échoué. Après toutes ces années de sacrifices où je t’ai tout donné. Mais sache que dans mon cœur, tu auras toujours ta place à temps plein et que je t’aime plus que tout!