Parce que des fois, les vacances…

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Crédit photo : Nancy Ringuet

Les voici, les voilà! Les vacances tant attendues. Ces vacances rêvées depuis les deux longues dernières années, où pour de multiples raisons, notre petit coin de paradis nous était interdit. Inaccessible. Mais peut-être était-ce mieux ainsi. Nos souvenirs n’en demeuraient donc que positifs, non assombris par l’interminable descente aux enfers que furent 2014 et 2015…

Mais le stress, les angoisses demeuraient au cœur de maman. Si depuis le changement de médication d’octobre 2015, j’ai l’impression de t’avoir retrouvé, TOI, en serait-il de même pour la longue route, de 18-20 heures quand même, nous menant à notre rêve? Et qu’en serait-il une fois rendu? Le « camping de pirates » relèverait-il une fois de plus le défi? L’excitation si grande aurait-elle sur toi quelque impact indésirable?

Le voyage jusqu’ici ne fût certes pas de tout repos, mais sans lien avec toi. Une crevaison sur la roulotte suivi du stress de « le pneu de rechange et les autres survivront-ils jusqu’à notre arrivée? », tu n’y étais pour rien et ton frère non plus, et le délai de trois heures et plus sur la I-95 entre Alexandria et Fredericksburgh n’était certes pas votre faute!!! Ces heures de route, tu les as traversées avec brio à nouveau, coloriant des Mandalas, écoutant de la musique, un ou deux films, jouant au tic-tac-toe avec ton frère ou encore à « trouve un camion/une auto de couleur X »… Cherchant les paysages connus des derniers voyages, les avions de New York, les monuments lointains de Washington…

Et depuis l’arrivée, l’excitation redescend lentement. Enfin tu comprends qu’on est ici pour relaxer. Que nous n’avons pas besoin de tout faire le même jour : mini-golf, Broadway at the Beach, plage, piscine, jeux d’eau… Et notre stress n’en redescend qu’autant.

Je comprends qu’ici, pour toi, c’est le lieu des « non-attentes ». Personne n’attend quoi que ce soit de toi, si ce n’est qu’être un enfant. Il n’y a personne pour noter tes performances de surf au boogieboard ou pour en exiger plus. Il y a une liberté qu’ailleurs tu ne retrouves jamais de la même façon. Voilà peut-être pourquoi tu aimes ce lieu au point d’en avoir fait la base d’un texte à l’école : « Dans 15 ans, j’aurai 23 ans. J’habiterai Myrtle Beach… »

Ce texte m’a bien fait sourire par sa simplicité si sincère. J’y ai lu ton bonheur, vu l’esquisse d’un sourire. Retrouver l’enfant moqueur, brillant que tu es. Et d’ailleurs, tu nous le cites fréquemment, rappelant ce désir de vivre à Myrtle Beach dans 15 ans…

Et entre deux vagues, les marches sur la plage au coucher de soleil, la recherche de coquillages, la capture de (tout mini) bernard-l’ermite… Entre les slpashs dans la piscine, les « courses de tubes » dans le lazy-river… Entre le sable dans les maillots, l’application de crème solaire, l’observation de l’océan… Je redécouvre l’enfant que tu étais avant que nos vies dégringolent, que notre bonheur bascule dans l’enfer d’une médication inappropriée à toi. Ton bonheur, ta liberté, tes sourires, tes éclats de rire m’émeuvent plus que je ne pourrai jamais l’exprimer car ils m’ont tant manqués. Autant que ce soleil qui nous éblouit du firmament depuis notre arrivée.

Te voir t’émerveiller de tes propres capacités à non seulement attraper au filet, mais aussi prendre dans tes mains un crabe vivant, « comme le garçon m’a montré l’autre fois » sur la plage et en anglais, me bouleverse autant que j’ai pu l’être de tes premiers mots, premiers pas…

Le départ n’en sera que plus crève-cœur. Mais nous reviendront. Car le « camping de pirates », c’est un peu beaucoup comme un second chez-nous… C’est notre petit coin de paradis rempli de sourires, de souvenirs, de licornes, d’arc-en-ciel et de merveilleux…

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.