Nos enfants sont différents et alors?

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Je voulais t’écrire toi, parents d’enfants à défis comme le mien. Tu as bûché pour être rendu où tu es ou peut-être te diriges-tu doucement vers notre monde à nous, parents d’enfants différents. Plusieurs redoutent ce mot : différent. Comme si c’était tabou. On le cache, on ne veut pas être jugé de « suivre » cette supposée « mode »…  Ça n’en est tellement pas une, car si ça l’était, au moins elle pourrait passer.

Et pourtant, c’est juste ça, différent. Il n’y a pas d’autres mots, juste ce mot simple, différent. Car oui nous sommes tous différents, mais certaines différences changent trop de choses pour n’être que ça.

Plusieurs autour de toi voudront que tu caches cette différence, que tu n’en parles pas, même toi au début tu y as peut-être songé. Sans vouloir mal faire, pour eux, c’est juste trop. Comme un parent d’enfant homosexuel dans les années 1980, ça reste tabou, caché. « Chuttttt, ça va rester entre nous dans la famille. » Comme si c’était une faille dans notre vie. On le cache, on n’en parlera pas et surtout, il ne faudra jamais que notre enfant se sente différent. Donc, on doit faire la sourde oreille. Après, ils viendront te dire qu’ils acceptent ton enfant. Oui, bien sûr, ils l’acceptent, mais il  ne faut surtout pas en parler. Car plusieurs croiront que ça va passer. Mais non, ça ne passera pas, il est comme ça. Tout simplement. Il est né ainsi et restera ainsi.

Moi je n’ai pas honte, je n’aurai jamais honte. Mon enfant est différent, il le sait, je le sais, les gens autour de nous le savent.

Antoine n’est pas que différent, mais oui il l’est et ça je veux qu’il le sache. Que oui, il peut agir différemment. Que parfois, c’est normal pour lui d’agir ainsi, qu’il a besoin d’aide et que je suis prête à l’aider, à s’épanouir avec cette différence qui fait de LUI quelqu’un d’exceptionnel. Je n’aurai jamais honte de le dire. Jamais.

Alors à toi, parent ou futur parent d’un petit amour à défis, le plus beau conseil que je peux te donner c’est : « Vas-y avec ton cœur ». Que oui les crises, les rendez-vous, les suivis, tu as le droit d’en parler quand tu en ressentiras le besoin. Que oui la différence fait maintenant partie de ta vie. Que ton enfant, il est comme il est. Sans ajouter du beau. Que oui il arrive lors d’une crise qu’il explose, que oui, ça fait partie de lui.

Qu’on doit en parler, ce n’est pas un choix, c’est la vie. Sa vie, notre vie.

Si tu l’acceptes et tu en parles ouvertement pour lui ou elle ce sera normal d’en parler. Pas de ressentiment, pas de honte. Juste de l’acceptation, l’acceptation de soi-même. En parlant de notre enfant, il saura qu’on l’accepte, qu’on l’appuie.

Alors lorsque tu auras poussé, au public ou au privé, lorsque tu auras passer des heures à souhaiter les rendez-vous. Lorsque tu seras fatigué de tout ça, lorsque dans ta tête, ce ne sera que ça car oui, ça prendra une méchante place dans ta vie. Lorsque tout ceci sera passé, tu te garocheras sur tous les articles d’acceptation du pourquoi et du comment. Quand tu partageras tellement de choses sur les réseaux sociaux que les gens arrêteront de te suivre. Quand le ménage autour de toi se fera tout seul, car tu n’auras plus d’énergie pour le superflu. Quand tu continueras pour ton enfant, n’oublie jamais que dans tout ça, c’est grâce à toi et à tous ceux qui continuent d’en parler, que nos enfants seront acceptés et non jugés.

Ton enfant, mon enfant n’est pas juste un diagnostic, mais quand ce diagnostic prend autant de place dans ta vie tu as le droit de trouver ça difficile. Que les gens autour de toi s’imagine le quart de tout ce que tu vis. Tu as le droit de vouloir une tape dans le dos et qu’on te soutienne.

Je te dis donc de continuer de partager ton vécu, de sensibiliser. Continuons pour l’acceptation, pour nos enfants.

Nos enfants sont différents et alors?

Alors… on en parle.

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Je suis maman d'un merveilleux garçon qui a un TDAH et un TSA sans déficience intellectuelle. J'ai toujours été sensible à la maladie et aux troubles mentaux, je suis d'ailleurs préposée aux bénéficiaires. Mon fils réussit à faire ressortir le meilleur de moi-même. Le but de mes textes est d'évacuer mais surtout de conscientiser le monde à la différence et aux troubles mentaux ainsi qu'à leurs aspects dans la vie de tous les jours. J'espère vous toucher par mes écrits autant que moi je suis touchée en les écrivant.