Mon 2017

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Quand je regarde en arrière, 2017 fut une année de réalisations. Pas au sens de création, mais bien au sens de prise de conscience.

J’ai débuté l’année au fond du baril. Sérieusement, j’avais touché le fond et même, je l’avais percuté assez solidement. J’étais en arrêt de travail. Mon médecin m’avait prescrit un troisième antidépresseur, les deux premiers ayant failli à la tâche lamentablement. J’avais passé trois mois à dormir et à pleurer au fond de mon lit avec le premier et je me suis tapée une de ces réactions allergiques avec le second (imaginez que vous vous êtes endormi dans un sous-bois humide, mais si profondément que durant les huit heures que vous dormez, des centaines, des milliers de moustiques, ces petits vampires assoiffés, sont venus se repaître de votre hémoglobine… vous imaginez les démangeaisons? Et  ben c’était encore pire). Mon humeur était plus stable, mais je ne débordais pas d’entrain. Le niveau énergie était assez bas merci… Il y aura eu ajout d’une autre médication, qui sera changée à l’automne pour une autre. Les assurances qui harcelaient mon médecin : « Pourquoi elle n’est pas encore retournée travailler?! Franchement, ça fait sept mois! » Parce que fuck it que je me suis démolie la santé pendant au moins quatre ans à me battre et me débattre…

2017, c’est l’année où je suis tombée dans le pot de Nutella (pas de métaphore ici… je suis tombée dedans à coup de cuillère), que j’ai vu mon poids remonté et que j’ai réalisé à quel point mon propre cerveau est détraqué. Au fil des dernières années, j’avais laissé gagner ce contre quoi je me battais pourtant à haute voix. J’ai réalisé que je m’étais laissé entraîner dans un cycle toxique où le chiffre de ma balance avait plus de poids (oh le vilain jeu de mot!) que l’image de mon miroir ou mon propre ressenti… Même plus que les mesures de pourcentage de gras qui me disaient pourtant que pour mon âge, j’étais fichtrement « maigre », au sens de pas beaucoup de gras pour une femme dans la quarantaine. La fatigue accumulée m’avait entraînée là où je ne voulais pas aller. À la rencontre des voix de mon enfance…

Comment ai-je fait pour être malgré tout présente pour mes garçons, pour les besoins de Fiston, pour ne pas laisser tomber le cadre de la maison? Je ne sais pas. Mais je me retrouve en ce début d’année 2018 avec le constat que je suis toujours fragile, mais que lentement, très lentement, je reprends le dessus. J’ai réalisé que je ne peux porter le poids du monde sur mes épaules. Que je n’ai pas à endurer sans répliquer qu’un membre de ma famille me manque de respect. Que je ne dois pas m’attendre à changer certaines personnes de mon entourage, j’ai appris à ne plus avoir d’attentes.

Je me suis découvert de nouvelles passions, de nouveaux talents et je compte bien miser là-dessus en 2018. J’ai réalisé que j’avais besoin de trouver un moyen d’organiser ma famille, notre temps, pour moi, mais aussi pour mes garçons. J’ai compris que j’ai le droit de vouloir avoir du temps pour moi et que j’en ai besoin.

2017, c’est aussi une année de bouleversements puisque j’ai appris que notre pédopsychiatre quitte pour la Côte-Nord. 2018 débute donc avec des démarches de transfert de dossier et l’espoir que le service soit de la même qualité que ce à quoi celle-ci nous a habitué depuis deux ans.

2017 n’aura pas été la pire des années pour moi, mais c’est quand même une année charnière qui se termine alors que je remonte la pente. Que Fiston a pris de la confiance, qu’il a suffisamment  apprivoisé son diagnostic pour le présenter à sa classe, pour en parler, pour poser des questions, pour être mieux à même de nommer les émotions, de mieux gérer les frustrations… Alors que mon Ado aura vécu l’échec et la crainte, lui qui redouble actuellement sa première année de secondaire. Il a dû surmonter sa timidité, vivre la nouvelle expérience de se retrouver avec un groupe de jeunes qu’il connait peu et devoir faire le premier pas, lui qui était habitué à choisir simplement parmi tous ceux qui l’approchaient, avec qui il ferait équipe en classe… Lui aussi apprend à se connaitre dans cette adolescence qui le bouscule, dans une famille jamais vraiment calme.

Pour 2018, je veux que continue cette avancée. Pousser des projets. Continuer de croire. Continuer dans ce désir d’aider, d’informer, de déstygmatiser… Et trouver le temps de faire plus de social (mais vous êtes toutes si loin!!!)…

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.