Une journée vraiment pas comme les autres… Je ne m’éterniserai pas dans mon introduction, je vais laisser toute la place au texte de mon fils. Pis je vous raconterai plus tard le « making-of » du texte et les vagues remplies d’amour que cela a suscité. Des mots touchants échangés entre frères malgré les 3169 km qui les séparent.
Peu importe ce qu’on pense de l’implication de Bell dans la cause de la santé mentale, pour ma part, ce fut une journée moins grise que lors des éditions précédentes. Enfin, j’ai vu une lueur d’espoir. À tous ceux et à toutes celles qui n’y croient plus, Albert vous annonce que tout est encore possible.
31 janvier 2018. Un petit texto sonne vers 14h, Albert me dit d’aller voir Facebook. Je vois son texte. Je deviens émue. Je suis déchirée entre le protéger, protéger notre intimité. Je lui demande de retirer son texte juste pour qu’on en reparle au souper, pour bien réfléchir à tout ça.
Impossible de ne pas publier. Il décide par lui-même de faire connaître à quel point c’est important la santé mentale, qu’il faut en parler… Je t’aime mon fils. Tu m’as fait un immense cadeau aujourd’hui. xxxxxo
#BellCause
Aujourd’hui, je me permets de dire ma vie grand et fort.
Tout a commencé un été chez mon oncle Denis, à mes 7 ans. J’ai découvert ma réelle passion du bois. Mais…
Ça a commencé par la chasse, ensuite le plein air, la pêche, les scies à chaîne et la mécanique. Je n’arrêtais pas de penser à ça et je ne lâchais pas mes parents avec mes sujets. À mes 10 ans, tout a bousculé dans ma vie. J’ai dû passer des tests en pédopsychiatrie à l’Hôtel-Dieu-de-Lévis. Je savais que j’avais un TDAH et un problème de langage, mais on a découvert un trouble de la pensée. Les médecins de l’hôpital m’ont donné une nouvelle médication. L’année suivante, j’ai été obligé d’y retourner au mois de juillet pour réajuster mes médicaments et voir si je n’avais pas un trouble du comportement. Je m’opposais et je faisais des crises à la maison et à l’école. Et il y a eu d’autres séjours en centre jeunesse et à l’hôpital pour m’aider avec mes crises et mon opposition.
En juin 2016, j’ai vécu mon pire moment, j’ai fait ma plus grosse crise… Mes parents ont été obligés d’appeler de l’aide et je suis parti en ambulance. Je suis retourné au centre pour six mois et je suis ressorti le 14 décembre. Je vous dis la vérité.
Aujourd’hui, on en profite pour réajuster ma médication parce que ma médecin prend sa retraite au mois de février ou mars. Mais prochainement, la vie va m’apporter du bonheur et beaucoup de joie, des moments agréables, par exemple, avoir une scie à chaîne, avoir mon diplôme d’études professionnelles pis mon cours de conduite…
Merci Patrice Paradis, Nathalie Ringuette, Edouard Paradis et mes amis d’être là pour moi.
#BellCause, ça fait partie de moi, il y en a des pires que moi et j’aimerais que les familles normales comprennent que chaque famille a des défis et des moments plus difficiles que d’autres.
Albert