Parfois le soir, je me couche et je me sens seule. J’ai des angoisses et je ne comprends pas pourquoi ce sentiment m’accapare. Je n’arrive plus à dormir. Je m’en vais dans une bulle dans laquelle la solitude m’enferme. Je suis dans un tunnel si long que je ne vois même pas la lumière tout au bout. Ce destin que l’on m’a donné m’emplit de mélancolie, de douleur, de tristesse.
Pourtant ma famille est là tout près de moi, mes enfants, mes amours, ma vie. Il n’y a pas une minute de répit avec mes loulous et quand je ne suis plus avec eux c’est comme un arbre à qui l’on arrache ses branches. Pourquoi trois enfants différents ?
J’ai ce besoin de parler, de me défouler. Mais je garde tout en moi, ce qui me brise parfois. Je ne peux pas partager ma peine et mes souffrances, peut-être de peur de déranger l’autre. J’essaie de parler mais les mots ne viennent pas. La peur de répéter que l’on est mal.
C’est peut-être aussi le moment où il n’y a pas de rendez-vous médical, où le temps parait trop court ou trop long. Il n’y a pas de mauvaise nouvelle à attendre, pas de question sans réponse ou alors est-ce l’inverse? Attendre trop de mauvaises nouvelles avec des questions qui trottent dans la tête : que va t-il encore nous arriver?
Est-ce que ce sentiment de solitude est un réflexe d’introspection pour faire le point sur ma vie? Est-ce de l’épuisement, de la fatigue? Est-ce juste un mauvais moment à passer? Je me perds et me noie dans ces pensées.
Mentir, ne pas dire à l’autre que je ne me sens pas bien pour éviter de l’embêter, ne pas le faire tomber avec moi dans cette mélancolie. Je préfère me terrer dans les draps le soir et me laisser envahir par ce moment de faiblesse où je suis seule, triste, désemparée et fatiguée.
Je vois le jour se pointer, mais ce n’est pas encore la fin du tunnel, juste un sas de repos où l’un de mes rayons de soleil me sort de cette torpeur. Je n’ai pas dormi de la nuit, encore une fois.
La journée redémarre en beauté avec ses petits cris, pas de pleurs, juste des « ma ma ma ma » qui m’appellent.