Mélancolie, fatigue ou introspection?

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Parfois le soir, je me couche et je me sens seule. J’ai des angoisses et je ne comprends pas pourquoi ce sentiment m’accapare. Je n’arrive plus à dormir. Je m’en vais dans une bulle dans laquelle la solitude m’enferme. Je suis dans un tunnel si long que je ne vois même pas la lumière tout au bout. Ce destin que l’on m’a donné m’emplit de mélancolie, de douleur, de tristesse.

Pourtant ma famille est là tout près de moi, mes enfants, mes amours, ma vie. Il n’y a pas une minute de répit avec mes loulous et quand je ne suis plus avec eux c’est comme un arbre à qui l’on arrache ses branches. Pourquoi trois enfants différents ?

J’ai ce besoin de parler, de me défouler. Mais je garde tout en moi, ce qui me brise parfois. Je ne peux pas partager ma peine et mes souffrances, peut-être de peur de déranger l’autre. J’essaie de parler mais les mots ne viennent pas. La peur de répéter que l’on est mal.

C’est peut-être aussi le moment où il n’y a pas de rendez-vous médical, où le temps parait trop court ou trop long. Il n’y a pas de mauvaise nouvelle à attendre, pas de question sans réponse ou  alors est-ce l’inverse? Attendre trop de mauvaises nouvelles avec des questions qui trottent dans la tête : que va t-il encore nous arriver?

Est-ce que ce sentiment de solitude est un réflexe d’introspection pour faire le point sur ma vie? Est-ce de l’épuisement, de la fatigue? Est-ce juste un mauvais moment à passer? Je me perds et me noie dans ces pensées.

Mentir, ne pas dire à l’autre que je ne me sens pas bien pour éviter de l’embêter, ne pas le faire tomber avec moi dans cette mélancolie. Je préfère me terrer dans les draps le soir et me laisser envahir par ce moment de faiblesse où je suis seule, triste, désemparée et fatiguée.

Je vois le jour se pointer, mais ce n’est pas encore la fin du tunnel, juste un sas de repos où l’un de mes rayons de soleil me sort de cette torpeur. Je n’ai pas dormi de la nuit, encore une fois.

La journée redémarre en beauté avec ses petits cris, pas de pleurs, juste des « ma ma ma ma » qui m’appellent.

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Je suis la maman de trois garçons de 1, 6 et 11 ans, trois rayons de soleil aussi différents les uns que les autres, mais qui éclairent nos vies tous les jours. Le plus jeune de mes trois garçons a une trisomie 21 parfaite avec un vrai chromosome en plus, bien complet sans déformation, une vraie réussite. Mon second garçon a eu un tout petit diagnostic de TSA à ses 18 mois. Mais vraiment tout petit le TSA, tout léger, et tout ce qui est petit est mignon. Et mon aîné, pour montrer la voie à ses frères, voit certaines choses de la vie en nuances de gris, surtout pour le rouge et le vert. J’ai travaillé en crèche pendant 10 ans, avec des enfants tous plus ou moins différents, parce qu’à la base chaque enfant est unique et puis parce que j’ai côtoyé des enfants autistes, des enfants trisomiques, des paraplégiques, des myopathes… J’ai aussi été animatrice en centre de loisirs puis directrice. Aujourd’hui, afin de sociabiliser mes petits bouts, je suis assistante maternelle en garde de 3 petits. J’essaie de concilier ma vie de mère et de femme, entre le travail, la maison, les visites chez les spécialistes et autre orthophoniste, psychologue, psychomot…