Maman, je veux des amis…

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Pour un enfant différent, il n’est pas toujours évident de se faire des amis. Dans le cas de fiston, il ne sait tout simplement pas comment entrer en relation avec les autres… Par exemple, au lieu de demander à un ami s’il peut lui faire un câlin ou jouer avec lui, il va plutôt le « gosser » jusqu’à ce que l’autre soit tanné. Il doit donc apprendre à développer ses habiletés… Je vous partage ici un texte de Julie Emard pour qui c’est difficile aussi pour son garçon d’avoir des compagnons.

Combien de fois j’ai entendu mon bonhomme de 8 ans, presque 9, pleurer parce qu’il n’avait pas d’amis? Aussi simple que c’est pour ma grande d’avoir toujours la maison pleine d’amies autant que pour lui, c’est difficile. La question est de savoir pourquoi? Je me suis questionnée tellement souvent à savoir le pourquoi du pourquoi… Je n’ai malheureusement pas trouvé de réponses. Cependant, j’ai longuement discuté avec mon grand qui m’a donné quelques pistes.

Il me dit qu’il change trop souvent de jeux, ce qui peut en effet être une cause. L’ayant moi-même observé, j’ai remarqué qu’il changeait très souvent de jeux dans une période… Il m’a également dit que ses camarades de classe étaient différents de lui, qu’il n’arrivait pas à voir la même chose que ses camarades… « Ma tête et mes yeux voient des choses différentes. » « J’ai toujours des nouvelles idées pour le jeu et ça fatigue mes amis » me dit-il. J’ai laissé la discussion comme ça et j’ai réfléchi de mon côté.

C’est difficile en tant que maman de voir que son petit bonhomme, qu’on aime plus que tout, se sente de la sorte face à ses camarades. Je me suis sentie démunie et triste. Je l’avoue, j’ai pleuré, beaucoup pleuré. Puis, je me suis mise à réfléchir sur mon enfance à moi et à revoir mes albums photos pour me rendre compte que j’étais, moi aussi, un peu solitaire et tout probablement incomprise des autres enfants, ayant probablement les mêmes problématiques que mon fils. Puis je me suis dit que si j’avais été capable de passer au travers de mon enfance avec quelques ami(e)s (beaucoup moins que la majorité), il le pouvait aussi.

J’ai donc rejoint mon fils avec mes albums photos et je lui ai parlé de moi. De comment je me sentais quand j’étais jeune et que j’étais un peu comme lui. Je lui ai demandé ce qu’il pouvait faire pour se faire de nouveaux ami(e)s. Il m’a regardé et m’a dit qu’il pourrait peut-être inviter de nouveaux amis à venir à la maison. Je lui ai dit que c’était une bien bonne idée. Il en est à sa troisième année du primaire et il y a des jours, où il revient de l’école en me parlant de son copain avec qui il a joué à la récréation. D’autres jours, il rentre le cœur gros en me disant qu’il n’a plus d’amis, que ses amis n’ont pas voulu jouer avec lui. Bref, je ne peux malheureusement rien faire pour lui trouver des amis, mais une chose est certaine, c’est que malgré ses hauts et ses bas, je serai toujours là pour le soutenir et l’écouter. Parce que vivre avec un enfant différent, c’est aussi apprendre en même temps que lui….

Julie Emard

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