Mon beau et grand garçon, je voulais t’écrire cette lettre qui se veut pleine de positif et d’espoir. Il y a quelque temps, c’était difficile à l’école pour toi. Malgré ton travail acharné, ta patience, ta persévérance, tu avais beaucoup de difficultés. Depuis toujours, tu travailles tellement fort, tu ne te décourages jamais, tu restes constamment positif. Tu es un exemple pour ton père et moi. Mais ce soir-là, tu m’as demandé de voir ton bulletin scolaire et je savais que tu avais échoué une matière. Je savais que tu serais déçu, je te les montrai pareil et tu as commencé à pleurer. Mon cœur s’est serré à ce moment-là, tu m’as regardé les yeux plein de larmes, mais les dents serrées par la colère. Tu m’as lancé, comme si tu crachais ta colère contre la vie, que tu étais tellement tanné, que tu n’y arrivais pas et que tu ne voulais plus avoir de TSA. C’était la première fois que tu te décourageais et ça, en 7 ans. J’aurais voulu crier à l’injustice avec toi et pleurer de rage moi aussi, mais tu sais quoi? J’ai ravalé mes larmes, fait fi de la boule dans ma gorge et je t’ai consolé calmement.
Tu sais quoi? Ça va aller mon grand, je te jure que tout va s’arranger. Comment je sais ça? Je le sais parce que je sais que tu vas trouver ton chemin, trouver ta voie. Tu vas faire ton chemin à toi, comme la pièce de casse-tête qui représente le spectre de l’autisme, tu trouveras ta place. Pis le fameux TSA lui? Bien, il fait partie de toi pour le meilleur et pour le pire… Mais tu as remarqué que j’ai écrit pour le meilleur, oui parce que le ciel n’est pas toujours gris. Derrière les nuages, le soleil est là. Bien que ce diagnostic fasse partie de toi, il n’est pas toi. Tu es une personne avec tes qualités, tes défauts, tes forces et tes faiblesses, comme tout le monde. Tu es en colère, je comprends tu sais, car j’ai vécu la même colère quand nous avons appris que tu avais un TSA, cette colère je la connais par cœur. Mais elle finira par s’estomper si tu le décides, mais elle peut s’insinuer dans ta peau, dans ton cœur si tu la laisses faire. Mais qu’est-ce qu’une vie remplie d’amertume et de colère?
Nous avons fait le choix, ton père et moi, de voir le beau, le positif et de ne pas nous laisser emporter par cette colère qui nous a rongés sur le moment. Je vais te laisser être en colère durant un moment, mais après, je te ramènerai vers la lumière. Je vais faire mon possible pour que tu voies toutes ces petites choses qui sont autour de toi qui font que la vie est merveilleuse, qui font que malgré tes difficultés, il y aura toujours des solutions. Nous serons toujours présents pour toi, pour t’aider et te guider, car le plus important, c’est de t’accomplir toi, pas moi, pas papa, toi! Nous croyons en toi mon grand et peu importe ton chemin, il sera le tien et c’est ça l’important.