L’espoir

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Crédit photo : Pixabay

Si on m’avait dit, il y a 365 jours, que je lirais ces mots dans une carte de vœux adressée à Fiston, j’aurais probablement pouffé de rire et dit «nice try» ou quelque chose du genre. J’étais blasée, désabusée par le milieu scolaire. Par des gens qui avaient gagné ma confiance après de multiples embûches, embrouilles, malentendus… et qui soudain me laissaient entrevoir que mon fils était de trop. En sous-entendus, par bien des détours, en beurrant toujours très épais que c’était pour son bien, qu’on me comprenait, etc. Je comprenais que mon enfant n’avait plus sa place. Qu’il n’était plus bienvenu. Qu’il dérangeait et que JE dérangeais…

Normal puisque j’étais cette maman qui en savait trop, trop impliquée, trop à l’écoute de son enfant, trop… il y a encore peu de temps. Cette maman aux étiquettes multiples, en couleurs fluorescentes, chacune  d’elles éclairée par des centaines de lumières au xenon. Vous savez, comme ces phares de voitures qui éclairent tant qu’elles nous tapent sur les nerfs quand elles sont sur la voiture qui nous suit?

Je suis toujours passablement désabusée par le milieu scolaire… Mais ces mots me donnent espoir qu’il y a encore des perles qui peuvent se pointer sur notre route. Je reconnais mon enfant dans ces mots. Je vois les bases d’une maturité, d’un désir croissant d’autonomie et de reconnaissance. Mais aussi de compréhension de lui-même versus les autres.

L’année dernière, l’idée de le changer d’école alors qu’il venait à peine de se faire un cercle social me répugnait. L’idée de le déraciner. De lui faire parcourir tant de route chaque jour… Maintenant, quand je l’entends répondre d’un oui confiant à tantine qui demande s’il aime sa nouvelle école, je suis émue. Quand il arrive en fin de journée de bonne humeur, je suis émue.  Quand il me parle avec animation de sa journée, je suis émue. Quand je suis témoin du chemin parcouru dans sa capacité à s’autoréguler, à s’autogérer, je suis émue.

Quand je perçois dans les échanges avec les intervenants de son école à quel point il est apprécié pour qui il est, comme il est, je suis émue. Quand je perçois l’ouverture de ces intervenants pour les informations que je leur apporte, pour mes commentaires, pour l’expérience que j’ai de mon fils, je suis émue…

Il y a 6 mois, si on m’avait dit que nous en serions ici dans notre vécu du milieu scolaire avec Fiston, j’avoue que je ne l’aurais pas cru. Parce qu’il y a 6 mois, je me sentais de nouveau totalement démolie. J’avais l’impression profonde d’être revenue au point de départ avec l’école. Au point où la pédopsy l’a remarqué lors du dernier PSII… Nous en avons d’ailleurs discuté après le départ de l’équipe école. Il y a 6 mois, je n’y aurais pas cru. Mon scepticisme aurait été plus qu’apparent.

Mais voilà que je me retrouve ici, devant mon clavier, avec ces mots écrits sur une carte à mes côtés et je suis émue. Et je veux avoir de nouveau confiance… je veux y croire…

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.