L’école, ça finit maintenant OK?

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Je sais bien qu’il reste encore trois semaines avant la fin de l’année scolaire, mais je n’en peux plus de gérer les crises le matin.  Vous pensez que je vais vous parler de mon garçon, mais non, c’est ma troisième qui a frappé son mur cette année.  On avait déjà le diagnostic de dyslexie/dysorthographie et on sait aussi qu’elle est hypersensible, mais cette année, ce sont des difficultés au niveau visuo-spatial et l’anxiété qui occupent la place, et ce malgré une évaluation en neuropsychologie, un suivi en ergothérapie et un suivi pour l’aider à gérer  ses émotions!  Bref, elle n’aime pas l’école et on fait tout ce qu’on peut pour l’aider…

Depuis quelques semaines, c’est juste pire que pire, elle ne veut rien savoir d’aller à l’école. Avant même de dire bonjour le matin, elle me dit qu’elle a mal au cœur ou au ventre et qu’elle ne veut pas aller à l’école.  Cette « excuse » je l’entends tellement souvent que je ne sais même plus faire la différence entre les vrais symptômes et ceux causés par l’anxiété… Bref, je n’en peux plus de me battre avec elle tous les matins.  Si ce n’était que de moi, l’école finirait maintenant.  Elle a donné tout ce qu’elle était capable, elle a travaillé fort, probablement beaucoup plus fort que d’autres enfants, mais là, elle n’est plus capable. Tous les matins je dois littéralement la tirer du lit et après l’école, ce n’est guère mieux, car je dois gérer la surcharge.  Qui a décidé qu’il fallait aller à l’école du début septembre à la fin juin?  Certainement pas quelqu’un qui vit avec des enfants à besoins particuliers.  Si on m’avait dit au moment où je vivais ça avec mon fils, que je vivrais ça un jour avec ma fille, je ne l’aurais jamais cru!

Il y a quelques jours, je ne pensais même pas arriver à la convaincre.  C’était un matin difficile, elle ne voulait rien savoir. Elle s’était blessée au pied à l’école la veille et là ce n’était plus seulement les maux de ventre, mais sa blessure au pied qui lui servait d’excuse.  Sérieux, je ne savais plus quoi dire, quel argument essayer!  J’avais le goût de me rouler en petite boule et de pleurer.  Ça use, cette petite confrontation matinale!  Je n’ai pas juste elle à gérer, elle a un frère et deux sœurs qui requièrent mon attention aussi! Alors voilà, en désespoir de cause, je lui ai proposé d’aller déjeuner au Tim Horton avant d’aller à l’école!  Ça ne faisait pas mon affaire et nous avions peu de temps, mais tsé des fois, il faut ce qu’il faut!

Elle est finalement allée à l’école avec un gros bandage sur son pied et des béquilles, mais moi, je n’ai pas trouvé de pansement pour mon cœur de maman…

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Maman de quatre enfants, qui par leur grande sensibilité, l’ont amenée à remettre en question tout ce qui semble acquis ou naturel pour la plupart des gens. Elle se dévoue pour que ses enfants restent connectés à cette essence profonde qui leur est propre. Deux de ses enfants ont reçu un diagnostic de dyslexie/dysorthographie. Pour l’un d’eux, s’ajoutent une dyspraxie verbale, un trouble de la coordination motrice et un profil mixte d’hypersensibilité et d’hyposensibilité. Enseignante au primaire depuis 2002, elle travaille maintenant exclusivement avec les enfants en difficulté d’apprentissage.