L’amitié n’y est plus

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C’est fou comment l’arrivée d’un enfant change les amitiés autour. Plusieurs qui t’avaient pourtant juré contre vents et marées qu’elles seraient encore là. Que si tu avais besoin, un seul coup de fil et elles arriveraient au galop! Lors de la grossesse, beaucoup on été là, toutes heureuses pour toi. Mais quand cette petite merveille est arrivée, beaucoup ont quitté, peu à peu.

C’est ça la vie! Les gens partent et reviennent et c’est correct. On se retrouve seule, souvent bien seule. Mais certaines restent.

Mais lorsque ça commence à ne plus aller, quand les moments cutes des biberons sont passés, quand les crises ne se terminent plus, quand les amis arrivent et que ton enfant ne veut pas les toucher, les regarder, le rejet se fait.

Quand pour te confier, tu veux leur raconter la dernière crise car ça te ferait du bien de juste l’extérioriser, mais qu’à la place, tu embellis l’histoire car peu à peu, tu vois le regard de jugement s’installer chez cette personne que tu croyais être ton amie.

Quand ces personnes commenceront à te parler de placement, quand ces personnes commenceront à t’inquiéter avec le futur, l’adolescence, les hormones qui s’en viennent. Quand ces personnes commenceront à vouloir te parler de guérison, quand tu verras que ton enfant, ta chair n’est plus accepté. Le ménage se fera tout seul.

C’est ce qu’apporte un enfant différent, les gens qui ne te seront pas destinés finiront par quitter. Et alors qu’un samedi soir, seule, car bien sûr, si tu es comme moi, la séparation aura grugé ta vie, ce sera ça ta vie, pour un maudit bout. Quand tu iras te coucher et passeras regarder si ta progéniture dort paisiblement, car peu importe l’âge, tu sais qu’il aura besoin de toi, tu iras te coucher, seule. Et même si tu iras noyer ta peine sur les réseaux sociaux, tu sais pourtant que tu es seule.

Même si tes amies te diront le contraire, tu le sais que ton enfant est lourd pour les autres. Et au plus profond de toi, tu les comprends. Même si c’est dur à avaler. Car cette petite boule que tu as portée pendant neuf mois, que tu as chérie, aimée, cajolée, tu le sais très bien que même si tu l’aimes à t’en oublier toi-même, tu le sais que c’est lourd, qu’il est lourd. Mais crois-moi un jour, lorsque tes samedis seront assez lourds, un jour tu finiras par trouver une ou des personnes qui finiront par le comprendre, par te comprendre. Alors les troubles de ton enfant t’apporteront moins de cette boule dans la gorge qui t’empêche de respirer.

Car un jour, il y aura des gens, comme moi, qui comprendront ce que tu vis. L’amitié, l’amour et surtout l’acceptation, certaines personnes l’ont, tout simplement. Même si elles ne côtoient pas la différence, elles accepteront, tout simplement. D’ici là, je te dis continue. Continue de sensibiliser. Continue de repousser les gens qui ne te supporteront jamais. Et continue de croire qu’un jour, après une belle soirée avec des gens que tu aimes, tu pourras enfin réaliser que la vie, même avec un enfant différent, pourra te surprendre. Ne l’oublie jamais. Un jour, la vie va te montrer à quel point tu mérites d’être bien entourée et que c’est peut-être la raison même de ton chemin de vie, de ton existence.

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Je suis maman d'un merveilleux garçon qui a un TDAH et un TSA sans déficience intellectuelle. J'ai toujours été sensible à la maladie et aux troubles mentaux, je suis d'ailleurs préposée aux bénéficiaires. Mon fils réussit à faire ressortir le meilleur de moi-même. Le but de mes textes est d'évacuer mais surtout de conscientiser le monde à la différence et aux troubles mentaux ainsi qu'à leurs aspects dans la vie de tous les jours. J'espère vous toucher par mes écrits autant que moi je suis touchée en les écrivant.