Les joies de l’opposition!

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Définition : Le trouble d’opposition est caractérisé par une désobéissance quasi-généralisée. Face à une consigne qui lui déplaît, l’enfant peut alors montrer soit de l’opposition passive (semble acquiescer à la demande, mais omet volontairement d’y donner suite), soit de l’opposition active (l’enfant crie ou confronte et défie par un « non » en regardant dans les yeux)*.

*Définition librement adaptée à notre quotidien familial.

Papa : « C’est l’heure d’aller te laver. »

Fiston : « Je ne suis pas sale. »

Papa : « Tu ne t’es pas lavé hier, tu dois y aller quand-même. »

Fiston : « Ok, je vais y aller tantôt, je vais finir de jouer avant. »

Papa : « Non, maintenant parce que tu vas vouloir jouer avant de te coucher et tu ne pourras pas si tu y vas plus tard. »

Fiston : « J’ai pas le goût tout de suite! »

Papa : « Tu y vas maintenant, c’est tout. »

Fiston : « C’est Moi qui décide, c’est MA vie et c’est pas toi qui va me dire quoi faire! »

Papa : « Je suis le parent, c’est moi qui décide. »

Fiston : « T’AS PAS LE DROIT, C’EST PAS JUSTE! MOI JE DÉCIDE DE RIEN ICI! C’EST PAS TOI QUI DÉCIDE À MA PLACE! »

Papa : « Tu vas te laver, un point c’est tout. »

Fiston : « NON! » (Claquement de porte et pleurs de l’autre côté)

Voici la routine de parents avec des enfants qui ont des troubles d’opposition. Vous pouvez vous imaginer ce scénario qui se répète systématiquement à chaque demande… Un autre exemple ?

Papa : « Oublie pas de donner à manger au chien avant d’aller jouer. »

Fiston : « Il lui en reste dans son bol. »

Papa : « Tu le sais, même s’il en reste, il doit avoir l’équivalent de trois tasses dans son bol. »

Fiston : « Il doit finir son bol avant, je ne lui en donne pas plus. »

Papa : « Il va avoir faim parce qu’il n’en aura pas assez. »

Fiston : « OK! »

Papa : « Oublie pas de lui donner de l’eau aussi. »

Fiston : « Tu m’as demandé de lui donner à manger, pas à boire! »

Papa : « C’est ta responsabilité, tu fais les deux. »

Fiston : « Il en reste, il n’en a pas besoin. »

Papa : « Tu le sais, il doit avoir de l’eau fraîche à chaque rep… »

Fiston : « JE L’SAIS! »

Pour reprendre le slogan de Val Cartier : « Imaginez une semaine! »

Choisir ses batailles, savoir quand quitter l’argumentation, ne pas s’emporter et ne pas céder à la colère. Facile à dire! La patience en prend un coup! Tellement, que la capitulation nous guette à tous moments.

Le danger arrive quand nous commençons à fuir les confrontations. Parce qu’il faut choisir ses batailles, mais il ne faut pas céder sur les points que nous trouvons importants dans l’éducation de nos enfants. Il y a inévitablement des moments, quand nous sommes plus vulnérables pour diverses raisons, où nous évitons les confrontations quand nous devrions nous tenir debout.

Dans mon cas, c’est ce que je trouve le plus difficile. Surtout parce qu’avec l’accumulation de ces prises de becs, mon niveau de patience et de colère ne revient pas à « 0 ». Plus les confrontations sont rapprochées dans le temps, plus ma patience est courte et plus ma colère est vive. C’est souvent à ce moment que je dis : « Chérie, c’est toi qui s’en occupe sinon je le passe par la fenêtre sans l’ouvrir… » et je m’en vais ailleurs pour un certain temps. Et surtout, ne me dérangez pas!

Pour moi, c’est un combat de tous les jours et je n’y ai pas trouvé de solution miracle. Parce que nous connaissons bien nos enfants, dans cette situation particulière, nos enfants aussi connaissent bien leur parents et savent nous prendre exactement où nous allons réagir. C’est inévitable, je tombe pratiquement toujours dans le piège. J’ai beau être un adulte, réfléchir et voir ça venir de loin, c’est l’endroit où je me plante.

J’essaie d’écouter les conseils de ma chérie, la situation se présente et je mets le doigt dans l’engrenage jusqu’à l’épaule! L’été s’en vient, j’ai besoin de vacances, c’est la seule chose qui met mon compteur à « 0 » pour la patience et la colère! On se reprend en septembre pour un 10 mois d’accumulation…

 

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Père de 3 enfants (d’une famille reconstituée, mais qui s’affiche comme une famille nucléaire ayant comme particularité d’être reconstituée!) de 10, 11 et 15 ans ayant tous un TDAH, le petit dernier a une surdité un trouble d’opposition et présente des difficultés dyspraxiques (il a besoin d’aides technologiques sans toutefois être dyspraxique), notre fille a un SGT et notre plus vieux a un TAG, un trouble d’opposition et son TDAH est accompagné d’impulsivité (TDAH/I). Étienne est un enseignant spécialiste d’anglais (primaire/secondaire/adultes) ayant eu la chance de travailler et de remplacer dans diverses classes ou même écoles spécialisées (classes de langage, communication non-orale avec des enfants handicapés ayant une déficience moyenne à légère, remplacements dans une école pour malentendants (langue des signes Québécoise) et classes d’adaptation scolaire au secondaire en anglais). Ayant un look rebelle, il est plutôt du genre «hors-normes». Il a fait ses études collégiales en musique jazz-pop et il est également un guitariste passionné (compositeur et parolier) d’un groupe métal progressif. Il compose également de la musique de films et courts-métrages pour un de ses amis qui travaille dans le milieu du cinéma. Il a longtemps été organisateur de GN (jeux de rôles grandeur nature) et il aide, à l’occasion, un de ses amis à concevoir et fabriquer des armures médiévales fantastiques. Bref, on peut donc facilement remarquer que la créativité ne manque pas chez-lui!