Jalousie quand tu nous tiens!

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Est-ce qu’il y a juste moi qui trouve que la femme tout en contrôle dans sa vie est énervante?  Je parle de ces femmes qui au lever sont déjà maquillées, manucurées et coiffées.  Celles-là même à qui tout réussit et qu’avec deux ou trois marmots sont encore capables de s’entraîner une heure et demi par jour! Celles qui vont faire leur épicerie en talons hauts et qui ont la démarche digne du mannequin.

Oui, je vous avoue aujourd’hui, que je suis jalouse.  Jalouse de leur énergie d’être capable de tout réussir.  Jalouse d’être si bien mise sans effort.  Jalouse de voir qu’elles font le souper parfait après une journée de travail dans un emploi parfait avec des enfants qui sont pas loin d’être la perfection incarnée.

Moi quand je me lève le matin c’est de peine et de misère.  Je fais aussi peur que l’épouvantail dans le Magicien d’Oz.  Je suis un zombie en pyjamas qui prépare d’avance sa routine du matin car mes enfants imparfaits avec un TDA/H prennent leur temps pour se lever et c’est avec des « grouille-toi tu vas être en retard » que je les pousse hors du lit, après leur avoir fait un méga câlin, car trop endormis pour refuser mon affection.

Je les pousse dans leur routine avec des pictos et je les suis à la trace, car si je les laisse aller, une demande comme « va chercher ta paire de bas » peut devenir une quête à retrouver le chat ou de monter un château en Légos avant de venir enfin déjeuner.

Mon fils le matin, fait tout autre chose que ce que je lui demande, alors je peux-tu vous dire que je suis loin, même très loin d’être la femme parfaite!

Quand mes enfants sont partis, je reste en pyjamas si je n’ai pas besoin de sortir, car j’aime être habillée en mou.  Je suis en arrêt de travail, alors j’en profite.  Le mou me va bien, mais ce n’est pas de la haute couture, loin de là.

J’écris mon livre ou mes chroniques toujours en mou et cheveux en bataille.  Quand  le diner arrive et que mes amours reviennent pour le repas, je n’ai pas changé de style.  Je suis toujours cet épouvantail ambulant qui cuisine leur repas.

Quand j’ai besoin de sortir, je change seulement de pantalon. Je garde mon haut de pyjamas et je me mets une casquette ou une tuque et je pars à l’aventure dans les rayons de l’épicerie. Quand il fait froid, avec mon manteau, ça ne parait pas.  Je suis d’un chic, croyez-moi!  Si Jean Airoldi me voyait comme ça, il me poursuivrait pour me donner toutes ses contraventions de style jusqu’à la fin de mes jours.  L’été s’en vient par contre.  Je vais devoir jouer d’astuces!

Je suis de ces personnes qui n’aiment pas faire à manger.  Je cuisine pourtant bien, mais je déteste ça.  Alors vive les sites de cuisine pour me donner des idées.  J’en ai besoin pour varier notre alimentation car je ne sais plus quoi faire comme repas, un moment donné.

Me maquiller est pour moi source de plaisir car YOUPIIII!!! Je vais sortir.  J’adore mes enfants, croyez-moi, mais une sortie sans eux, c’est tout simplement magique.  Alors quand mon mari me voit maquillée, il sait que c’est une grande soirée spéciale.

M’ « entraîner »?  C’est quoi ce mot-là?  Rendue au soir après les devoirs, le souper, vider le lave-vaisselle de la veille, de remplir le même lave-vaisselle pour la vaisselle de la journée, nourrir le chien, courir le chien car il a volé le dessert d’un des enfants,  crier après les grandes pour qu’elles viennent ramasser leur bordel de livres d’école, nourrir le bébé chat, courir encore après le chien car il a volé le bol de bébé chat, l’envoyer dehors car il est trop tannant, crier encore après les grandes pour leurs livres, redonner de la bouffe à bébé chat, faire entrer le chien car il jappe trop et j’ai peur que mes voisins portent plainte à cause du bruit, faire fuir les deux gros minous car il bouffe dans le bol de bébé chat, courir, encore, après le chien car il mâchouille une doudou et qu’il s’est sauvé avec,  redonner de la bouffe à bébé chat et rester à côté du bol cette fois les yeux dans les yeux avec le chien et entendre dans ma tête la musique du Far West quand il y a une confrontation avec deux cowboys qui s’affrontent en duel, chercher mon gars pour qu’il remettre ses lunettes,  trouver mon gars en chicane avec sa sœur car il lui parle et que elle, elle n’écoute pas ce qu’il dit,  lui donner ses lunettes, retrouver les lunettes de mon bébé fille car elle les a encore oubliées dans la salle de bain, redescendre les lui redonner, et pour finir, re-crier encore après les grandes pour qu’elles viennent chercher leurs livres d’école et leur sac qui traînent dans la cuisine.  C’était quoi déjà le mot? Je suis fatiguée moi là…

Et pour les talons hauts, je n’en parle même pas, car j’ai l’air du petit pingouin dans « Les petits pieds du bonheur ».

Oui je suis jalouse de ces femmes, car leur vie semble parfaite.  Mais l’est-elle vraiment?  Je suis bien dans ma vie avec la personne que je suis. Si ma tribu n’est pas encore partie en courant, c’est que je ne dois pas être si pire que ça non?

Je dirais quand-même oui à un cuisinier à domicile moi…

 

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Vicky Mc Carthy est une femme dans la quarantaine un peu cinglée. Mariée à un hypothétique TSA, elle est aussi maman de 4 amours, tous TDA/H avec de la dyslexie/dysorthographie pour la plus vieille et TSA pour le plus jeune. Elle essaie de voir le bon en chaque personne et d’avoir une opinion sur un peu tous les sujets. Sa préoccupation première est sa famille mais aussi d’avoir un bon gros morceau de chocolat pour les baisses de positivisme. Elle aime faire des « jokes » plates selon ses enfants mais à la longue, on finit par aimer son humour et son franc-parler. Travaillant dans le domaine de la santé, elle se donne corps et âme pour le bon développement de sa sacro-sainte progéniture dans leur diagnostic, dans leur développement scolaire et dans leur vie. Bienvenue dans ce tutti-fruitti