C’est dans un silence complet, quasi obscur, que j’écris ces mots, acculée au pied du mur. Le son de la pluie qui tombe et le bruit de mes doigts sur le clavier, comme seuls témoins de mon état d’esprit. En panne, voilà comment je me sens face à cette situation qui ne fait qu’empirer…
Moi qui étais si confiante, si fière, l’an passé, de te voir terminer ton primaire… Malgré des moments difficiles, tu t’en sortais avec brio, tu avais même réussi avec succès tes examens du ministère… Oui, nous nous doutions que le parcours du secondaire serait parsemé d’embûches, mais pas complètement barré, telle une route obstruée par un arbre foudroyé. Absolument TOUT a été de travers, une année entière à oublier… Mais que s’est-il passé? Comment en sommes-nous arrivés là? Réalises-tu au moins pourquoi tu es là-bas?
Comprends-tu que toi seul peux te sortir de cette impasse? Que ton comportement est l’indicateur de ton rétablissement? Que tes agissements témoignent de ta capacité à vivre en société? N’apprends-tu pas à te contrôler? Est-ce à ce point devenu ta réalité que tu en as oublié ta liberté? Comment te sens-tu? J’aimerais tellement comprendre ce que tu ressens, pouvoir déchiffrer tes pensées.
Je vois l’été approcher, tes sœurs et moi aimerions tant que tu reviennes à nos côtés. Que l’on puisse tous ensemble en profiter, passer des vacances en famille… Je voudrais que tout redevienne comme avant… Avant cette descente aux enfers, avant d’être aspirés par ce tourbillon maudît…
Je me sens tellement impuissante, déchirée, enragée de devoir rester les bras croisés! Je voudrais tant que tu t’en sortes, mais je n’y peux rien. Toi seul peux en décider. Voilà maintenant près de trois mois que tu es là-bas et pourtant, tu n’es pas près de rentrer…
J’ai si peur…
J’ai si peur de ne plus savoir comment agir avec toi…
J’ai si peur de m’habituer à ton absence…
J’ai si peur de ne plus te reconnaître…
J’ai si peur que tu m’en veuilles…
J’ai si peur que tu m’oublies…
J’ai si peur de te perdre…
Je t’aime tant…