Il me déteste

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Aujourd’hui, mon fils me déteste et je m’en fiche… Oui, je suis dure. Oui, j’exige beaucoup de lui et non, je ne céderai pas à la facilité de son handicap.

Pas question de le protéger parce que c’est difficile et qu’il souffre.

Je trouve des moyens de rendre ça moins difficile si c’est possible. Sinon, je lui apprends à serrer les dents et à se battre. Et je me bats à ses côtés, mais jamais à sa place.

Pas question de limiter ses choix ou d’entraver ses possibilités parce que ça prend plus d’énergie, de temps ou d’aménagements.

Mon fils a le droit aux mêmes chances que tout le monde et comme tout le monde, il doit travailler pour cela. Je ne lui mâcherai pas le travail, je ne demande pas aux gens de le traiter différemment, mais de prendre en compte sa différence pour le pousser à réaliser son potentiel.

Ses besoins ne sont pas un frein, ses désirs ne sont pas des ordres et sa vie ne sera pas livrée sur un plateau d’argent parce qu’il a des besoins spécifiques, des désirs différents ou une vie hors norme.

Je lui apprendrai à se relever quand il tombe, mais je ne l’empêcherai pas de tomber.

Je lui apprendrai à gérer les frustrations, la souffrance et la peur et je le câlinerai quand il faut. Ou je lui mettrai un coup de pied aux fesses pour ne pas le laisser couler s’il faut aussi.

Je serai sa force, son soutien et sa conseillère, je ne serai ni son excuse ni sa boniche ni son amie. Je me battrai avec lui pas pour lui. Je ne ferai rien à sa place, je lui laisserai faire ses choix et aucun handicap ne l’empêchera de devenir un homme autonome et responsable, qui, un jour, n’aura plus besoin de sa mère sauf pour garder ses enfants…

Parce que c’est ça l’essentiel pour moi : son avenir. Il a droit au meilleur avenir possible et je ne laisserai personne entraver son chemin vers les étoiles, même pas lui!

Alors parfois, il me déteste et c’est tant mieux. C’est que je fais du bon boulot!

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Professeure dans une école au public difficile, Liza pensait avoir tout vu de la différence jusqu'à ce qu'elle devienne maman d'un petit garçon extraordinaire qui a chamboulé ses convictions autant que son cœur. Les premières années furent marquées par la culpabilisation médicale et les nuits sans sommeil à tenter de comprendre un bébé qui ne voulait pas en être un et ne suivait pas l'évolution classique d'un enfant : entre les crises de colère et d'angoisse , les dinosaures et l'espace, il y avait de quoi se sentir perdue. Il a fallu entamer la longue marche des diagnostics mais Aspiboy est un filou qui ne rentre dans aucune case. Même dans sa différence, il est différent. Il a toutefois séduit par son humour et sa vivacité de nombreux internautes qui suivaient Liza devenue Maman Aspie pour la sphère Facebook et qui gère aussi le groupe de soutien Croco Mum pour les mamans différentes car ensemble, on est plus fortes.