Hommage à toi, le meilleur papa du monde

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Luis, mon amour, je ne te le dis pas souvent mais je suis vraiment fière de toi et de tous les sacrifices que tu fais pour nous au quotidien. Je suis fière de voir que tu te rapproches un peu plus chaque jour du papa que tu souhaites être pour nos enfants.

Pour le bien-être de notre petite famille, mais surtout de Lyam, notre fils aîné, tu as embarqué à pieds joints dans mon projet fou de déménager à l’autre bout de la province. Ce faisant, tu as accepté de laisser derrière toi Montréal, la ville qui t’avait accueilli et vu grandir depuis ton arrivée au Canada. Tu y as laissé de gros morceaux de ta vie, de ton âme : tes souvenirs, ta famille, tes amis. J’ai viré ta vie à l’envers, je t’ai demandé de quitter ton travail, une sécurité financière et tant d’autres choses. Pourquoi? Pour devenir papa à la maison, dans une ville étrangère, sans repères ni réseau social… On peut dire qu’il y a des offres plus alléchantes! Malgré tout, tu as accepté sans aucune hésitation. Tu m’as laissée partir des fins de semaine complètes pour trouver un emploi et un appartement. Puis, pendant deux semaines entières, tu as géré seul  toute la logistique du déménagement, avec deux tornades en vacances dans les pattes, pour que je puisse débuter mon nouveau travail. Tu as pris toute la pression et le stress sur tes épaules sans rien demander en retour. Tu étais découragé, tu doutais, tu avais peur et avais envie de tout abandonner. Je le sais. Je le voyais dans tes yeux quand je venais vous rejoindre le vendredi soir. Mais nous avons persévéré et nous avons réussi. Ensemble. Non seulement nous avons déménagé, mais aujourd’hui, nous sommes en voie de trouver notre équilibre, notre bonheur.

Sans toi, rien de tout ça n’aurait été possible. Et nous savons tous les deux à quel point tu reviens de loin. Tu es à mille lieues de l’homme que j’ai connu à nos débuts, celui à qui j’avais dit qu’il ne serait jamais le père de mes enfants. Depuis, tu as roulé ta bosse, encaissé bon nombre de revers. Mais à chaque fois, tu t’es relevé, plus fort, déterminé à repousser tes limites. Sauf peut-être quand le diagnostic TSA de Lyam est tombé. Je l’avoue, sur le coup, je pensais que tu t’effondrerais. Pendant deux ans, tu avais espéré jusqu’à la dernière seconde que je me trompe. J’avais eu le temps de lire sur le sujet, de faire des recherches sur le web, de parler avec les spécialistes… J’avais eu le temps de me faire à l’idée. Mais toi? J’avais peur que tu rejettes notre garçon, que tu sois plus dur avec lui, que tu l’aimes moins peut-être? Surtout que notre benjamine, Coralie, a un développement neurotypique… Et encore une fois, tu m’as épaté. Tu as accepté la nouvelle avec beaucoup plus de sérénité que je l’espérais. Dans tes yeux, ton regard n’avait pas changé. Je n’y voyais ni honte, ni déception, ni rejet. Que de la détermination. Nous avons décidé d’un commun accord que tu resterais à la maison pour permettre à toute notre petite famille de ralentir le rythme, de souffler un peu et retrouver une certaine stabilité.

Tous les jours depuis presqu’un an, je te regarde. Je te regarde quand tu joues à la dînette avec Coco et que tu lui mets du vernis à ongles sur le bout des orteils. Je te vois quand tu ébouriffes les cheveux de Lylou en lui murmurant des encouragements dans le creux de l’oreille. Je te vois travailler sur toi-même pour ajuster ton timbre de voix (et ta patience!) quand tu réprimandes les enfants. Je te vois te remettre en question, repousser tes préjugés, braver l’inconnu. Je te vois pardonner, chatouiller, soutenir et surtout aimer tes enfants. Je te vois te donner à fond chaque jour que tu te lèves.

En février nous avons fêté nos 13 ans ensemble. Mon amour, je veux te dire merci.

Merci de m’épauler, de m’écouter, de calmer mes angoisses. Merci d’être mon coéquipier, mon roc dans les tempêtes. Merci de me confronter, de m’amener à réfléchir et à repousser moi aussi mes limites. Merci de me permettre de m’épanouir et de faire un métier qui me rend heureuse. Mais surtout, merci de me tenir la main et de te tenir à mes côtés pour voir grandir nos enfants. Si c’était à refaire, je ne choisirais personne d’autre que toi.

Bonne fête au meilleur papa du monde!

Je t’aime. Ton ange xxx

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Sandra Chartier est un diamant brut aux mille facettes. Femme Phénix, maman équilibriste et amoureuse caméléon, le diagnostic TSA de son fils aîné a changé son regard sur le monde et l'a amenée à parcourir les chemins les moins fréquentés. Déménagement à l’autre bout de la province, changement d’emploi et nouvelle dynamique familiale, aucun obstacle n'est insurmontable quand on aspire au bonheur. Par le biais de l’écriture, elle s’est donné comme mission cette année de rejoindre, de sensibiliser et d’informer un maximum de gens sur son quotidien haut en couleur. Après une fructueuse collaboration avec le défunt A&ME webzine, elle est prête à affronter de nouveau défis avec notre équipe!