Et si c’est moi qui suis brisée…

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C’est rare, j’ai un coup de blues! Une envie de me trouver une île déserte loin de ma famille, de mes amis et de mes responsabilités. J’ai envie de dire que je suis brisée.

Tsunami a eu la scarlatine. Merci la vie de me donner une pause de l’univers via une quarantaine forcée! Elle a eu tous les symptômes de la liste sous cette maladie. Tape-le sur ton moteur de recherche, name it… elle l’a eu. J’ai passé trois nuits à bercer, à consoler, à tenir un registre exhaustif des doses de Tempra et d’Advil et j’ai compilé les températures sur mon calepin. J’ai dormi en cuillère avec une petite bouillotte. Je me suis, malgré tout, levée et j’ai préparé mes cocos pour l’école. J’ai fait preuve de patience devant les lamentations de tous. Aujourd’hui, Tsunami n’avait pas mangé depuis cinq jours. Je suis off. ENCORE… pour la troisième fois de ma semaine. On est mercredi. Bref, j’essaie de le voir sous un œil positif. Je viens d’avoir six jours de congé consécutifs. Mais… Je suis brisée. J’ai mon cinq minutes de découragement post-tempête-convalescence. Tsé comme le feeling que t’as quand t’as eu une poussée intense d’adrénaline et que ça retombe. Envie de pleurer, en colère, découragée, fatiguée… J’aurais besoin des fois d’avoir un double pour me féliciter d’être passée au travers un petit microbe d’enfant. Je dois l’avouer, je me prends pour une Super Maman des fois.

J’aimerais que mes efforts soient reconnus sous mon toit. Je ne me fais pas d’illusion, ça n’arrivera pas. Tsunami ne va pas me dire « merci maman de m’avoir bercée et de perdre trois jours de salaire pour rester avec moi ». Petit Mari ne va pas me faire couler un bain parce que je suis dont une personne fantastique  (il m’a acheté de la crème glacée sans lactose). Tornade ne va pas s’empêcher de s’obstiner pour la vaisselle. L’école ne va pas repousser la sortie de fin d’année pour me permettre de rentrer travailler, alors que je suis parent accompagnateur (ben oui, je me suis faite avoir par les yeux de merle en frit d’Ouragan ENCORE).

Je suis brisée parce qu’AUJOURD’HUI, je ne me suffis pas. Je n’ai juste pas envie d’en donner plus. C’est mon tour de me faire plaindre et d’avoir quelqu’un de positif pour me dire que je m’en sors bien. Mon petit mantra devant le miroir tous les matins n’a juste pas de sens, aujourd’hui. Dans la vie, je suis bonne pour écouter les autres se plaindre et les aider à trouver des solutions. Je suis juste une merde pour demander de l’aide et surtout pour écouter mon moi.

Menute papillon, je suis pas en dépression! Je dis juste que j’ai besoin d’un petit break. Si tu me le donnes pas, je vais pas mourir! Je vais m’en remettre. Je vais botter les *#&$&#*@ de mon petit bonhomme positif intérieur et je vais aller mieux.

Et si c’est moi qui suis brisée, qui me suffis à moi-même habituellement. Je dois avouer que  mon ermite émotionnel a envie de se décharger le compost de la charge mentale sur quelqu’un pour quelques heures. Parce qu’être Madame Sourire, ça fait mal aux joues. Je vais avoir l’air centenaire avant mon temps. Hihi… peut-être que dans mon virage à 180 pour être positive, j’ai oublié de me donner des pauses pour être vulnérable et qu’autour de moi, on a pu oublier que ça pouvait m’arriver aussi. Peut-être que les besoins des autres sont juste plus grands…

Je suis brisée, pas détruite. Je vais me réparer.  Je suis autosuffisante. Tsunami va mieux. J’ai connu pire… je respire. Une bonne tasse de café chaud (ben oui, j’ai droit à ça quand je suis off avec un seul enfant). Il y en aura d’autres.

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Maman TDAH de trois tempêtes; Tornade 11 ans (TDAH avec impulsivité et trouble anxieux), Ouragan 9 ans (TDAH) et Tsunami 6 ans (trop jeune pour un diagnostic), je suis la douce moitié de mon petit mari (TDAH). À cela s'ajoute une grande sœur au pays des nuages que nous appelons affectueusement Coccinelle. Éducatrice en pouponnière ainsi qu'anciennement auteure de livre jeunesse, je me considère comme une sage dans l'art de la patience infinie...