Et si ça ne se passait pas comme prévu?

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Aujourd’hui, je fais le pas. Pas évident pour moi de mettre cette confiance en action, de dire « Ok, j’y vais… » tout en laissant Fiston et Ado s’autogérer ensemble, seuls à la maison (restera-t-il une maison à mon retour?), alors que moi je pars passer une partie de la journée à Montréal pour aller y rencontrer une amie.

C’est faire face à bien des incertitudes, des inconnus. Mais la Moi qui existe en dehors du mot « maman » a besoin de sentir qu’elle existe encore, même si elle sait pertinemment qu’elle n’a plus ni l’âge ni l’endurance des planchers de danse qui tournent (oui oui!) avec sa Poule (surnom affectueux dont j’ai affublé, il y a belle lurette, ma chumette Karen).

Donc par un beau dimanche après-midi, après moult échanges via Messenger avec mon amie Christine, j’ai quitté la maison en laissant mes deux guerlots avec leur sécurité mutuelle en mains.  Bon, l’Ado aura dans quelques mois 16 ans, avait pris sa médication sous mon regard acéré et Fiston aura dans quelques semaines à peine 12 ans, pis lui j’ai rarement besoin de lui rappeler de prendre sa médication. Mes parents étaient avisés et allaient faire des arrêts entre deux de leurs trois marches quotidiennes. Donc tout était en ordre.

Mais j’étais quand même nerveuse. Le côté maman, mais aussi le côté moi. Car voyez-vous, Christine était, jusqu’à cet après-midi, là une amie virtuelle! Une amie rencontrée, il y a environ 7-8 ans, via un site de blogue où nous partagions des intérêts communs pour la course à pieds, l’entrainement, un petit côté nerd, parents de 2 enfants… et en prime, elle ne reste pas si loin que ça! Gatineau/Ottawa, c’est quoi? Trois-quatre heures de chez-nous!!! Donc, tout près! Et pourtant, nous n’avions jamais eu l’occasion de nous voir. Et donc, j’étais nerveuse. Car durant toutes ces années, tellement d’eau a coulé sous les ponts!!

J’ai crashé, cessé de courir ou de m’entraîner, il y a eu les déboires avec Fiston et pour elle aussi, les changements ont abondé. Il y a eu des hauts, des bas, une réalisation (ou révélation?), un aveu à elle-même, un refroidissement dans son couple suite à cet aveu maintenant partagé, un changement d’identité, elle était là pour moi durant mes péripéties et déboires, j’étais là pour applaudir qui elle est.

Mais la nervosité, l’anxiété était là. Allions-nous découvrir que notre amitié ne tenait la route qu’à travers des mots partagés sur un écran?

Au final, ce fût une rencontre toute naturelle. Comme si je retrouvais une amie que j’avais quitté la semaine précédente. Comme si nous reprenions le fil d’une conversation inachevée quelques jours plus tôt…

Et au retour à la maison, le bonheur de voir que oui, vraiment mes deux garçons peuvent mériter ma confiance (après l’avoir bousillée sérieusement, il y a un peu plus d’un an)… Ils ont vieilli, pris en maturité et moi, je retrouve une confiance en ce que la vie m’apporte.

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.