Le dernier mois fut pour le moins déconcertant et rempli de surprises! Je me suis rongée les sangs par moment pendant que tu étais au camp. Le bilan : tu as fait quelques crisettes ici et là les premières journées, puis, tu t’es adapté. Et tu as fait ton expédition en forêt comme un randonneur accompli! Lors de ton retour, tu étais d’un calme époustouflant. J’étais renversée par les pas de géant que tu semblais avoir accompli. Tel un lac sans vagues ressemblant à un miroir, les grands vents émotifs étaient absents du paysage. Cela faisait des années que je ne t’avais pas vu ainsi. Tout au long de la route vers la maison, tu semblais flotter, le cœur léger, heureux et paisible comme un Bouddha. Je te l’ai dit et redit : « Tu sembles tellement bien! » J’étais émerveillée devant mon grand gars solide comme une montagne. La forêt est véritablement ton royaume. J’étais même émue parce que je me disais : « Ça doit te faire du bien en-dedans de te sentir désencombré par toutes tes noirceurs ».
G-R-A-T-I-T-U-D-E
Le retour à la routine ne s’est pas déroulé sans heurts, mais une espèce de force tranquille t’habite depuis. À ce succès estival est venue s’ajouter une autre réussite : ta première fin de semaine dans ta famille de répit. Comme on dit, ça a cliqué entre vous. Tu as eu la chance de vivre des activités que tu adores et enfin, tu as fait un tour au Festival du Bûcheux, « The Festival On The Planet! » Quel fut le bilan de Céline et Réjean*? « Votre fils est vraiment bien élevé, il est très poli! Super belle fin de semaine! » Une phrase comme celle-ci soulève 60% de fierté et 40% de « pourquoi-n’est-il-pas-aussi-extraordinaire-avec-nous? » L’amour inconditionnel, ça a l’air que ça ouvre les valves des hormones de l’adolescence et que ça accentue les pires mauvais plis. Ben coudonc, c’est comme ça.
A-C-C-E-P-T-A-T-I-O-N
Le bilan de l’été 2017 est plutôt positif, même s’il y a eu de sombres abîmes. Pas de centre de réadaptation. Un été avec nous, en famille, sans fla-fla. Avec ses hauts et ses bas. Des tensions dans la maison. Des feux avec des guimauves. Des routines du soir qui demeurent un défi olympique. Une saison pendant laquelle tu as fait des petits contrats de pelouse et par le fait même, tu as encore prouvé à quel point tu étais serviable, débrouillard, travaillant. Dans ton cœur, tu as encore sept ans et paradoxalement, certains de tes comportements sont typiques du monde adulte auquel tu as si hâte d’appartenir.
P-E-R-S-É-V-É-R-A-N-C-E
La cerise sur le sundae? J’ai enfin trouvé un service de répit-gardiennage! Hourra! Avec la rentrée scolaire retardée à ton école, c’était tout un casse-tête! Et tu es franchement chanceux, le conjoint de la dame responsable du service était en train de finir la construction de son cabanon… Tu l’as fièrement aidé à tenir des planches. Je te décerne donc une belle médaille pour tous ces accomplissements en un été! La première place du podium qui était occupée par les mauvais moments de juillet a maintenant cédé la place au total des bons coups du mois d’août.
E-S-P-O-I-R
Note à moi-même : relire le texte dans les moments où rien ne va.
*Les prénoms ont été changés.