Je reçois souvent des messages de parents en détresse, qui ont besoin d’aide et de soutien pour leur enfant. Je suis contente de pouvoir aider, partager mon expérience et je remercie les parents qui me font confiance. Je les rassure du mieux que je peux. Je ne suis ni médecin, ni infirmière, mais j’ai une oreille à l’écoute.
Certains spécialistes ont l’art et la manière de faire peur aux parents en étant trop abruptes ou en donnant des explications trop vagues ou incompréhensibles qui les laissent dans le flou avec la gorge nouée d’angoisses, de trop de questions, d’idées tellement insupportables qu’ils se plongent instinctivement dans le déni, au détriment du développement de leur enfant.
Dire la vérité fait mal, j’en suis consciente, mais mentir n’aide pas, au contraire. Il faut savoir faire face au handicap et ouvrir les yeux. C’est quelque chose de douloureux, on souffre toute sa vie, la culpabilité nous poursuit à chaque instant.
Mais si les yeux s’ouvrent sur cette différence, si l’on prend les choses en main, en étant fort, sans se décourager, alors tout l’amour que l’on porte à son enfant cassera ces chaines qui empêchent son développement. Et là, tout est gagné! Chaque enfant avance à son rythme. Certains progressent vite, d’autres sont plus longs, mais tous avancent. Tous sont égaux avec chacun sa petite touche personnelle, sa différence.
Je suis contente de pouvoir aider ces familles qui viennent me parler. Elles sont souvent perdues, désemparées. Je ne leur dis pas ce qu’elles doivent faire, je ne les juge pas, mais j’essaie juste de les aiguiller.
Je ne suis pas un médecin spécialiste, juste une maman qui est passée par les mêmes chemins, qui a subit les mêmes craintes, la même culpabilité, avec les mêmes sentiments : joie, tristesse, peur.
Mon approche est qu’il faut voir son enfant comme n’importe quel autre. Il faut juste s’adapter à sa différence pour favoriser son évolution. S’il n’est pas prêt pour l’école à 3 ans, il le sera à 4 ans. Chaque problème a sa solution. Un enfant différent est pareil que les autres. Il se met en colère comme les autres, juste un peu plus fort. Il se développe comme les autres, juste un peu plus lentement.
Je crois que les enfants choisissent leur famille parce qu’ils savent qu’avec elle, ils seront bien, ce n’est pas les parents qui les choisissent.
La culpabilité, tout le monde l’a. Si nous avions fait le choix de ne pas garder notre enfant, il ne serait pas là sur ce lit à subir ces interventions chirurgicales, à souffrir. Mais pour un enfant « normal », c’est pareil. Nous culpabilisons de ne pas avoir su écouter notre enfant qui avait mal au ventre et vous croyez qu’une mère ne va pas culpabiliser pendant des années en craignant des séquelles plus tard?
J’ai commencé à me former à la pédagogie Montessori et je donne des cours de rattrapage à une petite fille porteuse d’un handicap et qui a des difficultés à l’école. C’est du pur bonheur! Nous allons à son rythme et c’est une petite fille avide d’apprendre. J’ai le plaisir de lui apporter mon aide. C’est par mon expérience personnelle et professionnelle que je peux aider toutes ses familles. Et ça m’aide aussi dans mon quotidien. C’est mon auto-thérapie.