Je parlais avec une amie qui a des enfants qui ont des besoins particuliers et en discutant, on a réalisé à quel point on avait changé. Je pense que je suis plus observatrice des sentiments des autres, plus observatrice en général de mon environnement. Pourquoi? Je pense qu’on devient plus sensible.
En côtoyant des enfants qui sont eux-mêmes sensibles et facilement anxieux, on est continuellement confronté à ces problématiques. Est-ce que mes fils ont fait de moi une meilleure personne ? Sans aucun doute, oui. Je vais être honnête, parfois ils font sûrement ressortir le pire de moi mais généralement, je suis devenue une meilleure personne. Je prends plus le temps pour chaque chose, je prends le temps de voir mes enfants s’émerveiller, je prends le temps de les regarder jouer. J’aime les regarder interagir avec les autres, j’aime les écouter me raconter des anecdotes qui leurs sont arrivées durant la journée. Je suis tellement habituée de devoir étudier mes enfants afin de donner des comptes rendus, afin de mieux comprendre leur anxiété, leur crise. À force de les contempler pour des raisons plus pratiques, je me surprends à découvrir les autres autour de moi, la nature, mon environnement.
L’autre jour, j’ai passé 20 minutes de mon temps à épier un écureuil. Je l’avoue, j’adore les écureuils et ce depuis que mon plus jeune garçon est né avec une passion sans borne pour ces petites bêtes. Il était captivé par les écureuils, il les regardait par la fenêtre et criait « écra!» du haut de sa dyspraxie verbale. Donc, j’ai gardé une affection toute particulière pour les écureuils qui, je sais, ne plaisent pas à tout le monde. J’ai regardé ce petit coquin qui s’amusait à creuser dans mon jardin, il cherchait sans aucun doute les vestiges de l’automne, son travail de dur labeur : des noisettes. Il avait le museau tout noir et me faisait bien rigoler. Vous allez me demander quel lien je fais avec les enfants à besoins particuliers? Parce qu’après tout, c’est quoi le rapport? Et bien, grâce à mon grand garçon qui est sensible à son environnement, je suis moi-même devenue plus sensible à ce qui m’entoure.
Ma copine à qui j’avais raconté l’anecdote de l’écureuil, elle me raconta son moment à observer une tourterelle… Elle m’a dit quelque chose qui m’a bien fait réfléchir : Nous sommes chanceuses. Elle a parfaitement raison, car dans le tourbillon de vie que nous menons, je suis chanceuse que mon fils m’ait appris à regarder plus loin, plus en profondeur et à accepter les petits moments de bonheur.