L’amitié différente

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Je voulais aborder l’amitié dans cet article car ce sujet me touche. Mon grand garçon de 9 ans est intégré en classe régulière. Il est bien accepté par ses pairs qui le connaissent depuis longtemps. Par contre, il n’a pas vraiment développé de vraies amitiés. Son petit frère est dyspraxique, mais malgré tout, reçoit régulièrement des invitations à des fêtes d’amis. De plus, il jouit d’une complicité exceptionnelle avec notre petit voisin, qui est aussi son meilleur ami.

Mon beau Vincent se rend bien compte que son frère est sollicité régulièrement par les autres, contrairement à lui. En maternelle, ce fut un peu plus facile. Mais plus les années avançaient, plus ses copains prenaient leur distance. Il y en a quelques-uns qui ont carrément arrêté de lui parler et qui ne répondaient plus à nos invitations. J’ai croisé les parents de ses copains à quelques reprises, et ces derniers semblaient mal à l’aise avec moi. J’avais l’impression que parce que mon fils est TSA, les parents préféraient ne plus l’inviter. Je me suis souvent demandé pourquoi. Pourquoi ces gens devenaient mal à l’aise quand ils savaient son diagnostic? De quoi avaient-ils peur? En même temps, je me rends compte que mon fils n’a pas toujours les mêmes intérêts que ses autres amis « neurotypiques », ce qui par conséquence peut causer un éloignement. Je me suis aussi demandé si c’était peut-être moi qui étais la plus blessée de l’apparente solitude de mon fils. Lui, était-il heureux malgré son isolement?

Mais après une introspection, je ne me trompais pas. Mon fils souffre de sa solitude. Il verbalise sa jalousie envers son frère et ses amitiés et je me sens impuissante face à son sentiment. Je ne peux pas forcer les autres à devenir ses amis. Je ne veux pas non plus tenter de changer les intérêts différents de mon beau garçon. Ce sont justement des différences comme celles-là qui le rendent si merveilleux à mes yeux. Cette originalité est sa plus grande richesse! J’ai une amie qui a un enfant TSA et Vincent a beaucoup de plaisir avec lui. Ils se rejoignent, si je peux m’exprimer ainsi. Mon amie ne vit pas les mêmes problèmes que moi. Son garçon est en classe TSA et a beaucoup d’amis. Il ne se sent pas exclu. C’est plus difficile pour mon fils qui est en classe régulière, car les amitiés sont différentes pour lui. Malgré tout, je garde bon espoir qu’il puisse développer une amitié avec les autres enfants « neurotypiques ».

La semaine dernière, il a invité une petite amie de sa classe à la maison. Ce n’est pas très fréquent chez nous et ils se sont bien amusés. Je pense que mon fils peut se faire des amis malgré sa différence. Ne sommes nous pas tous différents après tout? Je crois aussi qu’il est important de bien informer tous les parents des différentes problématiques que peuvent vivre certains enfants. Ça serait particulièrement important pour ceux à qui ces différences font peur et qui ont une image caricaturée de la réalité. Ce sont souvent eux qui sont les moins informés sur le sujet. Ils doivent en savoir plus si on veut que la société devienne de plus en plus ouverte. Pour qu’elle laisse la chance à nos enfants d’entrer dans notre monde à leur façon.

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Éducatrice en petite enfance depuis maintenant 14 ans, Jessie est passionnée de son travail. Elle est maman de deux garçons de 7 ans et 9 ans. Son plus jeune garçon a une dyspraxie verbale et un trouble d’acquisition de la coordination motrice. Son grand garçon a un diagnostic de TSA. Elle s’inspire de son quotidien pour écrire ses textes et ça l’aide à faire le point sur différentes facettes de sa vie. Jessie est une personne pleine d’énergie, toujours prête à aider son prochain et qui est impliquée dans la vie scolaire de ses enfants. Elle préside le comité EHDAA depuis maintenant deux ans à la commission scolaire des Trois-Lacs car la cause des élèves HDAA lui tient à cœur. Elle adore faire du bénévolat! La tête toujours pleine de projets qui sont parfois inusités, elle est une fille d’action. Ses enfants sont au centre de sa vie et c’est avec humour et autodérision qu'elle arrive, avec l’aide de son conjoint, à traverser les petites et parfois les grosses tempêtes de la vie de parents d’enfants différents.